27 mai 2011

ANGIE (roman)

Titre : ANGIE
Auteur : Fidéline DUJEU
Genre : roman
Editeur : Le Somnambule Equivoque (Belgique)
(Envoi de la Promotion des Lettres Belges)

Le son du cor s’afflige vers les bois
D’une douleur on veut croire orpheline
Qui vient mourir au bas de la colline
Parmi la bise
…. Paul Verlaine dans Sagesse.

Voici un court roman (99 pages), mais magnifique, d’une fulgurance étonnante. Le style dépouillé, heurté, avance par bribes et le lecteur est comme enchaîné dans une tension qui s’accroît de page en page.
L’histoire avance selon une construction originale et le récit se développe par additions successives. Les deux principaux personnages, Sylvain et Angie, s'attirent et se rejettent par écrit interposés. Sylvain, lui, tient son journal.
Le récit :
Sylvain, sourd, d’une surdité psychologique venant de l’enfance, vit chez son père alcoolique. Il est élevé par la compagne de son père, Angie, comme l’aurait fait sa propre mère.
Emma, la mère biologique de Sylvain, s’est suicidée quand il était enfant.
Sylvain écrit régulièrement à sa mère. Il lui exprime son mal être d’adolescent, son besoin d’amour, de protection. Il est certes sourd, mais il peut communiquer, soit à l’aide d’un appareil, soit par le regard et les lèvres. Il lui dit sa découverte de la musique qui s’avère être la passion d’Angie et jadis celle de sa mère. Il écrit aussi à Angie (sans lui faire lire) et lui dit sa reconnaissance.
Son père déserte le domicile et Sylvain est pris en charge par Angie.
La situation est embarrassante et un jour, une lettre d’Angie dévoile le secret : l’amour réciproque autrefois d’Emma et d’Angie, la vie et l’amour à trois sous le même toit. Puis la jalousie, les tensions, le malaise et le suicide par accident d’Emma.
C’en est trop. Sylvain s’enfuit. La route, l’errance, la forêt, la nature et le silence, les rencontres soudaines et brèves.
Ce petit roman nous plonge dans la profondeur de l’âme humaine, nous dévoile le fracas des êtres dû aux passions dévastatrices. Nous fait toucher du doigt le souffrances intérieures.
A partir du lourd et inquiétant silence du début, le récit dévoile une marche vers un ailleurs apaisant et bienfaisant. Cette belle histoire montre aussi la puissance de la musique qui lave, élève et nous réconcilie avec les autres.
Un beau roman d’amour.



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Fidéline DUJEU est née en 1972. C’est une romancière belge qui vit dans le Hainaut.
Après des études de philosophie (licence et agrégation), elle enseigne, puis s’oriente vers la sculpture, l' art du conte, l’écriture. Outre son travail d’écrivain, elle anime régulièrement des ateliers d’écriture.
Fidéline Dujeu a produit 4 romans et un livre jeunesse qu’elle a illustré.
Le roman « Guère d’homme » (2007) a reçu le Prix du Public des bibliothèques du Hainaut. « Angie », le 4ème roman, est celui que nous présentons à nos visiteurs.

4 mai 2011

Accueil de l'écrivaine Francine ALLard (Québec)














(BM de Génelard)





(BM Le BREUIL)


Tournée littéraire de Francine ALLARD en Bourgogne








Le Centre Francophonie de Bourgogne a eu le plaisir et l’honneur d’accueillir Francine ALLARD, l’un des écrivains majeurs de la littérature contemporaine québécoise.
L’auteure domiciliée à OKA (Québec) a posé ses valises à Le Breuil en Bourgogne (71 France), siège du Centre Francophonie, du 14 au 19 mars 2011, avant de rejoindre le salon du Livre de Paris où elle était invitée.






Pendant ces 5 jours, Francine Allard a rencontré 4 classes (2 classes du collège La Croix Menée (Le Creusot) et 2 classes du lycée Hilaire du Chardonnet (Chalon s/Saône) et 2 classes professionnelles étaient prévues au lycée Léon Blum du Creusot (Une sérieuse préparation avait été faite). Au préalable, leurs enseignants avaient fait étudier des extraits d’œuvres de l’auteure. Elle a répondu à de nombreuses questions sur le Québec et naturellement sur ses œuvres.







Et chaque soir, une bibliothèque municipale bourguignonne recevait l’auteure et de nombreux lecteurs ont pu découvrir cette écrivaine cultivée, gaie, dynamique et au parler franc, écouter quelques lectures et entrer dans son univers romanesque.


(BM de St Léger s/Dheune ) (Lycée De Chalon s/Saône)











Francine Allard a été reçue par les bibliothèques municipales de St Léger sur Dheune, Sancé près de Macon, Le Breuil et Génelard. Les auditeurs se sont familiarisés avec les personnages clés de la Couturière, Emilienne et Donatienne. Depuis son passage, les lecteurs réclament désormais cette saga si prenante et demandent aussi, par contre coup, les autres livres de Francine Allard :
J’ai tué Freud…,
Mon père, ce salaud,
Le cri du silence,
Une fleur entre deux pierres
,
et ces petits chefs d’œuvre jeunesse :
La dernière course de Mado Bérangère,
Deux petits ours au milieu de la tornade

ou l’univers secret de Willie Flibot.
Ce qui a frappé aussi les lecteurs, c’est l’indéniable humanité et attention de Francine Allard vis-à-vis de l’enfance handicapée.
Francine Allard assurément a marqué les esprits et ses brèves lectures poétiques ont montré l’étendue de son talent.
Une belle tournée qui a permis des rencontres franches, ouvertes et amicales. Elle laissera des traces, des souvenirs et des contacts.
Une belle illustration de la puissance de la littérature universelle.






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3 mai 2011


Titre : Un papillon sauvage »
Auteur : Joëlle ECORMIER (Ile de la Réunion)
Editeur : Océan Editions (Ile de la Réunion)
Genre : roman jeunesse


Le mot papillon du titre désigne par allégorie, un petit vieux hébergé dans une maison de retraite nommée « Les Papillons », évocation à la fragilité de la vie quand on arrive à son terme.
Le récit.
Un ado, Miky, intrépide et indomptable, est puni par sa mère, chaque après midi, à la bibliothèque de la ville de Golforquin, lieu d’une mine du même nom et doit lire et résumer un livre par jour.
Un certain jour, il découvre à la bibliothèque, un rat omniscient qui deviendra et son ami et un aide et surtout un livre qui lui dévoile l’existence d’une mine désaffectée où se trouve un trésor abandonné par un cambrioleur, auteur du livre.
Dès lors, il n’aura cesse d’explorer la mine, quitte à s’éloigner de sa bande de copains et de sa petite amie (Amy, la bien nommée !).
Cet ado deviendra plus tard un cinéaste reconnu et réalisera même un film sur la mine.
Agé, il reviendra pensionnaire à la maison de retraite « Les Papillons », mais une question le taraude depuis l’enfance qu’il n’a pas élucider. Qui était son père dont sa mère lui répétait sans cesse : « Tu finiras comme ton père !! ».
Il revient donc à cette même bibliothèque et tente de savoir ce qu’est devenu son géniteur.Finalement le journal local de l’époque lui dévoile la réponse que l’on taira.
Roman bien écrit, au style alerte et soigné.
Le récit progresse en miroir en mélangeant présent et passé. Ces flash back évitent la monotonie linéaire et donnent du piquant à l’histoire et le fait de changer en permanence de lieu et de temps casse les repères. Mais un lecteur moyen peut s’y perdre !
On prend du plaisir à lire ce petit roman et on retrouve des thèmes récurrents de l’humanité : le recherche de ses origines, l’attirance des souterrains, le besoin d’un ami sincère, le douleur d’un amour perdu, le besoin d’affection et de sécurité, la nécessité de ne pas dévoiler un secret. Et une certitude : on reste dans la vieillesse ce que l’on a été toute sa vie avec la sagesse en plus..



Commentaires :
Nous avons tenu à présenter ce roman jeunesse qui nous semble de qualité et ouvrir une fenêtre vers les littératures de l’Océan indien qu’on trouve peu sur les rayons de nos bibliothèques. Une Petite réserve : la couverture est peu attirante pour un roman qui s’adresse à la jeunesse.
Joëlle ECORMIER semble avoir une prédilection à brouiller les messages et les mythes. Serait-elle coutumière de ce chamboulement des messages ? Son petit album pour la jeunesse : « Que fait le loup ? » en est un exemple. Tous les codes originaux sont retournés, malmenés, actualisés au 20ème siècle. Pour un adulte, l’humour est fabuleux et le rire assuré, mais malheureusement pour un enfant qui ne comprend pas l’humour et qui ne possède pas certaines références, ce petit album soigné rate sa cible.
Toutefois Joëlle Ecormier est un écrivain majeur et le Centre Francophonie de Bourgogne fera prochainement l’acquisition de ses autres ouvrages.





Joëlle Ecormier est née en 1967 au Tampon (Ile de la Réunion). Après un bac littéraire, elle rêve de parler anglais tous les jours, mais déchante en 1ère année de DEUG anglo-américain. Cependant, elle décroche un diplôme de guide-interprète pour les touristes anglophones. Elle travaille dans les bibliothèques de Toulouse, puis de Cherbourg et écrit pour elle-même..
Après dix années passées à élever ses deux enfants, elle vend des livres dans une grande librairie et, en 1999, son aventure d’écrivain commence avec « Trente jours à tuer ».
Joëlle Ecormier est romancière et auteure de jeunesse. Son travail d’écriture est à l’image de l’île de la Réunion où elle est née, microclimatique et contrastée. Elle a écrit plus d’une vingtaine de livres, parus essentiellement chez Océan Editions pour qui, elle a également traduit de l’anglais, deux albums pour enfants. La pêche aux mots, paru aux éditions Motus dans la collection très graphique « Mouchoir de poche » lui offre d’expérimenter l’illustration dans sa forme la plus minimaliste.
Joëlle Ecormier est devenue un écrivain qui compte dans l’Océan Indien et, en particulier, à l’île de la Réunion.



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Prix du Livre Insulaire 2010, catégorie Fiction, pour "Le petit désordre de la mer", Ouessant, 2010
Prix du roman, La Réunion des livres, 2009 pour "Le petit désordre de la mer".




"Le cadeau de Lancelot", 1er Prix du concours de nouvelles Vedrarias (Ville de Verrières-Le-Buisson), 2001.




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