16 avril 2014

Je suis Tzigane et je le reste

  Titre : Je suis Tzigane et je le reste
  Auteur : Anina (avec Frédéric Veille)
  Editeur : City poche
  Genre :  Roman autobiographique

            Autobiographie émouvante d’Anina, une jeune Rom. Née en Roumanie, Anina raconte, sans fard, la misère et l’exclusion de sa communauté dans ce pays, maintenant membre de l’union Européenne. La pauvreté et le manque de tout, le rejet quotidien de la part des Roumains, la recherche permanente de travail rémunérateur pour survivre et nourrir la famille et, dans toutes circonstances, la solidarité des Roms.
            Cette jeune Rom nous dévoile la chance qui a été la sienne d’avoir eu des grands-parents instruits et désireux d’apprendre.
            Toutefois, la vie est trop dure et sans perspective d’avenir, en Roumanie, pour le peuple Rom. Ses parents, surtout son père, décident de tenter leur chance en essayant de passer en France. Le roman décrit les conditions inhumaines du trajet, le retour contraint en Roumanie, à Timisoara, un nouveau départ avec d’autres passeurs sans scrupules. Et l’arrivée dans un camp de Roms, à Rome ; en fait dans une immense décharge aux odeurs épouvantables et permanentes. Solidarité encore.
             Après quelques mois et un début d’apprentissage de l’italien pour les filles, le père achète une voiture et embarque toute la famille pour la France, pays rêvé. Malgré une violence gratuite et odieuse de douaniers Italiens, la voiture, à bout de souffle, atteint Lyon où un oncle est déjà sur place. Séjour à Lyon, puis Valence, puis Mâcon pour se fixer définitivement à Bourg en Bresse.
              Le bonheur tant espéré n’est pas encore là. Nouvelles difficultés pour vivre. La mère et les filles doivent mendier dans la rue. Mais un jour la main tendue dans la rue d’une enseignante va changer le cours du destin de cette famille. On note la présence de gens bienveillants et l’aide utile des services sociaux. Car sans papiers comment s’intégrer et surtout trouver du travail ?
               Ce qui frappe dans ce roman autobiographique, c’est  la volonté de cette jeune fille à vouloir réussir, son aptitude à étudier, son sens de l’effort et sa solidarité sans faille envers ses parents et sa famille.
              Les cartes de séjour sont enfin attribuées et c’est la délivrance. La scolarité est possible, les parents peuvent travailler.
              Anina veut devenir magistrate, sans doute offusquée par l’attitude abjecte d’un chauffard Roumain, un notable ! Qui l’a renversée et qui a demandé le remboursement du radiateur de son véhicule !!!
              Après le BAC avec mention bien, elle passe la licence de droit et, cerise sur le gâteau, est admise à la Sorbonne pour préparer un master ! 
               Mais obtiendra-t-elle la nationalité française pour pouvoir intégrer l’Ecole Nationale de Magistrature de Bordeaux ? Son voeu le plus cher. C’est ce qu’on lui souhaite de tout cœur.
              Un bel exemple de courage, de travail acharné, de volonté mais  ce roman montre aussi, hélas, les à-priori, le rejet et l’exclusion des Roms dans la société française. Un témoignage de grande sincérité.
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   Citation

   « Cette dureté de la vie qui a forgé leur caractère au fer rouge, qui leur donne ce courage, ce goût de l’effort, cette soif de réussir et de se dépasser » (p.216).  
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