22 mars 2015

Trois poètes Québécois accueillis au Centre Francophonie de Bourgogne

Trois poètes Québécois accueillis au Centre Francophonie de Bourgogne

Danielle Fournier, Bernard Pozier, Fabienne Roitel
Le mercredi 11 mars 2015, Danielle Fournier, Bernard Pozier et Fabienne Roitel ont fait escale à Le Breuil et le Creusot, en Bourgogne. Grâce à la collaboration entre la Voix des Mots (Dijon) et l’association Bourgogne-Québec, le CFB a pu recevoir, en l’espace d’une journée ces 3 poètes de la Belle Province.
L'accueil au CFB, Le Breuil (France)
   La journée a commencé par une rencontre entre Bernard Pozier et 2 classes/coiffure du lycée Léon Blum, au Creusot.
   A partir de questions posées par les élèves, l’échange a été de qualité, direct et enrichissant. Nul doute qu’au cours de ce temps (1h30), instruction a rimé avec éducation et ouverture. Bernard Pozier, a répondu longuement aux questions, a lu un de ses textes, a montré à la demande des élèves comment un poème peut s’ébaucher. Puis la séance s’est achevée par la lecture  de poèmes et slams écrits auparavant par des élèves inspirés à partir d’une structure d’un texte de Bernard Pozier.
Très intéressante rencontre.

Une classe à l'écoute
  Après un repas pris en commun, Bernard Pozier est parti pour Trizy, près de Cluny pour une rencontre en soirée au Foyer rural.
 Danielle Fournier, Fabienne Roitel accompagnées d’Yves Bouin, poète lui-même et directeur de Tempspoésie de DIJON et des membres du CFB ont découvert quelques aspects historiques et culturels du Creusot.

 Le soir, à 18h30, Fabienne Roitel a été accueillie à la BM d’Ecuisses où est venu se joindre Claude Vercey, poète, dramaturge et critique (Chalon sur Saône) et longtemps animateur de l’association « Impulsions ».
Marie-Françoise Bernigaut, la secrétaire du CFB et accompagnatrice à Ecuisses en a établi le compte rendu.
Fabienne Roitel à la bibliothèque d’Ecuisses

Le 11 mars 2015, la petite bibliothèque a eu la chance d’accueillir deux poètes.
L’un est bourguignon : Claude Vercey habite Chalon et contribue aussi activement à la revue Décharge.
Fabienne Roitel vient du Québec. Elle ne s’en est pas cachée : sa poésie naît de tout ce qui compte pour elle dans sa vie : sa famille, son entourage, son quotidien, son passé, les lieux auxquels elle est attachée car sa poésie est souvent descriptive.
Toujours habitée par son enfance en Franche-Comté auprès de ses grands-parents, Fabienne Roitel parvient à plonger le lecteur dans ses souvenirs vivants et doux. Mais aussi l’évocation des grands espaces du Québec, dans lesquels elle vit à présent, ont su faire rêver un public attentif. Son travail sur la mémoire éveille en chacun d’entre nous le goût de partager cette expérience.
Mais une poète ne saurait se situer hors du monde. Dans sa conversation à bâtons rompus ont été évoqués aussi la défense du français au Québec, les luttes des écrivains et celles des Souverainistes. D’ailleurs, la grande effervescence actuelle au Québec repose  sur le militantisme de nombreuses femmes. Car être poète, c’est aussi être militante, s’engager, et la poésie doit jouer pleinement son rôle.
Le dernier ouvrage de Fabienne Roitel, paru aux éditions GID, s’intitule À Claire-voie. Il s’agit d’un dialogue entre ses poèmes et les œuvres picturales de Maryse Bédard, dont certaines sont même présentées dans leur évolution. Le travail de mémoire de l’une crée un écho chez l’autre et le lecteur y trouve sa place. Maryse a exprimé ainsi  leur préoccupation de « rendre le plus juste possible la coïncidence des émotions pour qu’elles puissent, à leur tour, se réverbérer chez les autres, ne pas rester images ou lettres mortes ».
Nous vous invitons à découvrir ce superbe livre qui donne à voir, à lire et à entendre, dit Sylvie Nicolas, le chant de «ces bonheurs qui risquent de nous échapper ».

Quant à Danielle Fournier, accompagnée de Yves Bouin et Claude Thomas, elle a été reçue à la BM de Saint Léger sur Dheune, petite ville sur le canal du Centre et port plaisancier.
Public ravi, conséquent et très à l’écoute.
Le public attentif à Saint Léger sur Dheune
L’itinéraire de l’auteur a d’abord été présenté, puis à partir de questions portant sur « Il n’y a rien d’intact dans ma chair » et « Effleurés de lumière », Danielle Fournier a dévoilé la genèse de son œuvre, ses incertitudes, ses doutes, ses espérances, ses souffrances enfouies, et l’intime de son univers poétique et littéraire.
Danielle Fournier
 Un grand moment de littérature et d’humanité.
Cette belle rencontre  s’est achevée dans l’amitié et le partage autour de crus bourguignons.
                                                       






  Et nos amis



Bernard Pozier avec Yves Bouin 

Claude Vercey

10 mars 2015

Le jardin des pleurs

Titre : Le jardin des pleurs
 Auteur : Mohamed Nédali (Maroc)
 Editeurs : Le Fennec (Casablanca) et  de L’Aube(France)
 Genre : Roman

         Mohamed Nédali, l’écrivain marocain de Tahannaoute, ville proche de Marrakech, continue d’ausculter, dans ce 6ème roman, la société marocaine contemporaine.
         Ce roman aurait pu s’intituler « le jardin des fleurs », terme plus poétique, puisque, c’est bien dans un jardin autrefois magnifique, mais désormais dévasté, que les deux personnages du roman, se sont rencontrés, à l’époque de leur lycée.
Mais entrebâillons la porte de l’histoire.
                       Driss, le garçon, réussit, sans gloire, le baccalauréat à la session de rattrapage. Il lui faut se choisir une orientation. Ses proches lui conseillent la fonction publique, plus sécurisante. En fin de compte, il opte pour l’école d’infirmiers. Ses résultats étant légers, le fonctionnaire de l’école qui connaît son père lui conseille de se faire « pistonner » pour passer le concours d’entrée en faisant intervenir une personnalité moyennant pots-de-vin. Il réussit le concours grâce à une argutie pseudo-religieuse qui lui vaut une belle note.
        Piston pour passer le concours et piston pour être affecté, 3 ans plus tard, dans l’établissement le plus proche de son domicile. Pratique qui semble comme une seconde nature pour bien des Marocains qui en ont les moyens.
        Quoi qu’il en soit, Driss rejoint le service hématologique du CHU Hassan Ier. Service dirigé par un professeur, genre touriste, qui fait chaque matin son petit tour de service, « mate » les jolies infirmières, mais, dramatique, aucun malade ne sort guéri de son service.
        Driss effectue son travail comme les autres personnels, assure ses tours de garde et construit son foyer après avoir épousé, Souad, l’ancienne camarade du lycée du jardin des pleurs.
        La vie de couple suit son chemin. Elle semble prometteuse. Souad, après des études en hôtellerie, est embauchée dans un grand hôtel-restaurant de Marrakech. Mais, un soir, le commissaire de police de la ville, mi-chérif, mi-macho, mi-Dieu tout puissant, pince les fesses de la jeune serveuse qui se rebiffe et ce malotru lui flanque une paire de claques devant tout le monde.
       Dès lors tout s’enchaine. : surenchère des syndicats pour défendre « l’opprimée », entrée en scène de l’avocat du syndicat choisi, qui se fait déjà une gloire de régler cette affaire rondement, faux témoignages, pression de l’hôtel pour étouffer l’affaire craignant pour son chiffre d’affaires et sa renommée, brimade puis licenciement de l’employée peu docile, conseils multiples et divers pour retirer la plainte, intimidations policières  et procédés mafieux du commissaire en personne.
      Le couple ne lâche pas, se sent seul, doute, se heurte à un mur d’autant plus que le procès est renvoyé de mois en mois, le commissaire ne se présentant pas. Souad tombe malade et le drame prévisible arrive. Un couple brisé. Un bonheur promis anéanti. Le commissaire ne sera jamais poursuivi, le système le protégeant.  
        A la lecture de ce roman au style agréable, une immense indignation s’empare du lecteur.
        Mohamed Nédali met le doigt, avec justesse, sur les travers de la société marocaine, met à nu le cancer qui ronge inexorablement une société qui foule aux pieds les Droits de l’Homme les plus élémentaires.
       L’auteur, en témoin objectif, montre avec lucidité et sans pleurnicherie, les dangers qui guettent une société corrompue où les passe-droits et le bakchich l’emporteraient sur l’effort, le mérite et la compétence.
       Depuis « Morceaux de choix », le 1er roman, en passant par « Triste jeunesse », le 5ème ou « La maison de Cicine », le 4ème, Mohamed Nédali  dénonce, sans relâche, les us et coutumes de son pays (Hauts responsables suffisants, petits fonctionnaires méprisants ou couards, religieux obtus et autoritaires, justice dépendante, corruption trop fréquente…), avec l’espoir ardent, que ce beau pays, son pays, le Maroc, deviendra un jour, une nation pleinement démocratique. Par respect pour les sans-voix, les sans-grades, bref les petites gens auxquels l’auteur veut redonner leur dignité.
                                   La marque d’un écrivain authentique.

Citation :
        «  Longtemps je me suis demandé si le chemin qu’un homme emprunte ici-bas n’est pas tracé à l’avance, si ses pas ne sont pas guidés par quelque force surnaturelle. Des croisements, des rencontres et des connexions surviennent dans notre vie sans que l’on sache comment ni pourquoi. Parfois même, ils ont l’air si naturel qu’ils ne nous étonnent même pas, et n’étonnent pas non plus ceux qui nous entourent. » (p.35) 

Courte présentation
Mohamed Nédali sur "ses terres"
 Mohamed Nedali est né à Tahannaoute en 1962, dans une famille de paysans démunis. Après des études secondaires à Marrakech, il complète sa formation en France (licence en lettres modernes ainsi qu’un diplôme de Cycle spécial à la Faculté des Lettres de Nancy II). 
 Professeur de français depuis 1985, il enseigne aujourd’hui au lycée de Tahannaoute. Mohamed Nédali est invité un peu partout en Europe.


Lors d'une rencontre-débat au grand café de la Poste à Marrakech en 2013


Bibliographie de Mohamed Nédali


Prix de la Mamounia

Le 1er roman de Mohamed Nédali



Un roman plein d'humour
Tiré d'un fait réel

Dramatique













  

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