Titre : Quintet
Auteur : Frédéric OHLEN (Nouvelle Calédonie)
Editeur : Gallimard
Genre : Roman
1er roman de l’écrivain poète et professeur de lettres,
Frédéric Ohlen, de Nouméa (Nouvelle Calédonie).
Cette île du Pacifique est au centre de ces récits où s’entremêlent
histoires personnelles et la grande Histoire, celle de l’île mais aussi celles de
l’Allemagne et de la traite des Canaques.
Quintet, titre significatif puisque 5 voix, 5 petites musiques, 5
destins, se croisent.
Maria, l’élément
féminin, infirmière, c’est le côté maternelle qui donne au récit un sens
humaniste. Kadamé pour les Canaques. Jeune fille, elle est sauvée et recueillie
après un incendie, en Allemagne, par Heinrich,
le laïc, qui croit en l’instruction et ouvrira, contre vents et marées, une
école laïque malgré l’opposition des Pères Blancs locaux.
Monsieur Gustin,
l’instituteur, venu de Namur, qui acceptera l’aventure et délaissera celle qui
l’a recueilli, sa seconde mère.
Le capitaine de Rieu, devenu
juge et qui, de conscience, s’opposera à la pression sociale et politique, empêchant de condamner un
innocent en la personne de Fidély.
Fidély, jeune Canaque, le fil conducteur
du roman. A travers lui, on aborde l’histoire de la Nouvelle Calédonie, celle
de cette partie du monde bien éloignée de l’Europe où des malfrats sans
scrupule se moquent des lois et des individus surtout de couleur.
Ce roman foisonnant nous initie aux coutumes Canaques et à leur univers
religieux. Il nous dévoile la force des clans et l’importance de la terre pour
le peuple Canaque et l’existence des rafles négrières dont a été victime,
Fidély, jeune, traites que l’histoire, cantonne à l’Afrique.
On
découvre également la pensée dominante mi-19ème siècle, la toute
puissance du préfet et l’avant projet de l’implantation d’un bagne pour se
débarrasser d’individus indésirables et gênants de la métropole.
Quintet est un roman très documenté, à l’écriture souvent poétique,
comportant des passages lyriques. Malgré quelques longueurs, c’est un bon roman
pour qui veut connaître, de l’intérieur, la Nouvelle Calédonie.
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Biographie de Frédéric Ohlen
Frédéric Ohlen est né à Nouméa, en 1959. Il est issu d’émigrants
allemands, à la fin du 19ème siècle, il y a 6 générations. Ses
ancêtres établiront une école laïque et une loge maçonnique.
Frédéric
Ohlen grandit dans la dernière ferme de Nouméa. Grâce à cette
proximité avec le cheval, il deviendra un bon cavalier et sera champion
territorial de saut d’obstacles par équipe, de 1977 à 1979.
Outre le cheval, il est attiré, tôt, par l’écriture et signe son 1er
livre à 10 ans.
Etudes de Droit, sciences
politiques à Paris. Choisissant d’effectuer son service volontaire comme Volontaire à l’aide technique, sur un
poste d’enseignant, il est affecté dans une petite cité au centre de la Grande
Terre, Bourail. C’est sans doute lors de cette expérience, qu’il trouve sa
voix. Il sera enseignant.
Après l’obtention du CAPET Lettres-Histoire, il est nommé au lycée
professionnel de la Vallée-du-Tir, quartier populaire de Nouméa, où il exerce
toujours.
Mais c’est un homme d’action et
de passion. Il anime un cycle « production d’écrits » à l’université
de la Nouvelle-Calédonie. Il lance le concours de science-fiction, TranspaSci
et celui du Prix Orphée de poésie. Il crée en 1998, les éditions de L’Herbier
de Feu, fonde l’association des éditeurs et diffuseurs de la Nouvelle-Calédonie
et devient membre de l’Association des écrivains de la grande Ile.
Car Frédéric Ohlen est aussi et
avant tout écrivain. D’abord un poète qu’il est et qui recueillera les prix. Il
produira également des recueils de nouvelles et une pièce de théâtre et son 1er
roman « Quintet » sortira chez Gallimard, début 2014.
Comme ses parents qui l’ont
emmené aux 4 coins du monde, Frédéric Ohlen est un homme ouvert aux vents du
monde, il aime faire partager la beauté de son île et comme le dit Elyette
Bogliono, Frédéric Ohlen « porte haut et loin le souffle de la
Nouvelle-Calédonie ».
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Citation
« Les Blancs ont
leurs propres mots pour appeler le monde. Eux, le voient autrement. Dans leur
langue, tout est taillé trop petit. Et le monde a du mal à entrer dedans. Il ne
veut pas. Il se cache. Fait la sourde oreille. Ça laisse un trou, son départ.
Après, l'homme blanc se venge. Sur lui, et sur tout le reste. [...] Ce que je
vous propose? Naviguer ! Dépasser les dernières écluses. Ne plus entendre dans
vos cales le choc monotone des pelles, ne plus sentir ce poids qui s'accumule
au fil des jours et vous anesthésie.»
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