La
disparue de l’île Monsin (Robert Laffont)
D’Armel Job (Belgique)
Armel Job, le romancier et
académicien belge, nous livre ici son énième roman.
Comme pour les précédents romans,
Armel Job, philosophe de formation, nous plonge, avec « la disparue de
l’île Monsin », au cœur de l’être humain, avec ses fêlures, ses doutes,
ses certitudes, ses peurs ou fuites en avant.
Et comme les précédents romans,
l’action n’est pas hors sol, mais bien ancrée dans le paysage historique et
géographique d’une Belgique bien réelle; plus précisément dans et aux
abords de Liège.
Le récit
Helga Krauss, dont le mari, Jean, l’a quittée, vient
déclarer à la police liègeoise, la disparition de sa fille Eva, 32 ans.
L’enquête est diligentée et un
policier débutant, inexpérimenté, Lipsky, bien trop sûr de lui, prend les
choses en main et se met au travail.
Il s’avère que la dernière personne
à avoir vu Eva, est un certain Jordan Nowak, un loueur et accordeur de piano.
Un brave homme mais quelque peu effacé, voire timoré. Sa femme, par contre,
violoniste confirmée, qui donne aussi des cours privés de cette instrument, est
plus en vue socialement.
Comme
Eva est introuvable et que Jordan Nowak semble avoir passé la nuit avec elle,
pour le policier, il est fort probable que, pris de remords, Nowak l’aurait
trucidée et aurait jeté le corps dans la Meuse, toute proche.
Jordan est donc arrêté et enfermé, mais nie toute
culpabilité. Or il ne suffit pas d’inculper, il faut des preuves. Et la
recherche de la vérité s’avère compliquée.
La jeune Eva a bien passé la nuit à
l’hôtel, dans la même chambre que Jordan ; il affirme l’avoir bien
déposée, à la gare, le lendemain, pour se rendre, dit-il, dans la petite ville
d’Eupen où habite sa mère mais ensuite, plus de trace.
L’inspecteur Bérieux, le chef de Lipsky, conseille à
son jeune subordonné, la prudence. En écoutant les uns et les autres, d’abord
Helga Krauss, la mère d’Eva, puis le voisin Wolf, jadis émoustillé par Eva,
jeune gymnaste, des informations se font jour.
Le passé, pour chacun de nous, n’est
pas sans importance et nous marque plus ou moins fortement pour la vie. C’est le cas d’Eva. La noyade d’une camarade
lors d’un camp, celle, un peu plus tard, de deux autres gamines, puis enfin le
décès d’un jeune pompier venu à leur recherche, semblent avoir traumatisé la
jeune fille. Emotion gratuite devant ces drames ou relent de culpabilité ?
Avant de dévoiler le drame final, Armel
Job ne peut s’empêcher de sonder la nature profonde de l’âme humaine.
Sommes-nous tout noir ou tout blanc ou blanc et noir à la fois ? Parfois
responsables et d’autre fois irresponsables ?
Enfin, le dialogue entre le curé
Wallenborn et Lipsky, le policier, montre que l’homme, à la recherche de
spiritualité, avec ou sans Dieu, ne peut éviter le doute, y compris pour un
ecclésiastique.
Bon roman, mi policier, mi-thriller, aussi
prenant que les précédents. A noter qu’à nouveau, l’élément féminin en est le
personnage central.
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