Le Centre Francophonie de Bourgogne (CFB) a lu et
beaucoup apprécié:
Souviens-toi
de ne pas mourir sans avoir aimé (Calmann Levy)
de Marc Alexandre Oho Bambe (Cameroun/France).
Voici un livre polyphonique, au
titre incitatif, dont l’humain chaotique en est le centre.
L’histoire de « je », Jaromil
en réalité, va son chemin cahin caha, entre heurs et malheurs, entre manque et
passion, entre chutes et absence de père et repères.
Comme tout humain possède une force
de vie, « je » avance sur deux jambes. La 1ère , la
musique, principalement le jazz, en est la jambe pilier. L’autre jambe est sans
équivoque, l’affection pour sa fille, Indira, son aurore, son accroc à la vie.
Mais que serait Jaromil, sans la
protection paternelle et stimulante d' AL, le chef d’orchestre de ce band où
« je » allait jouer « à bout de souffle » de la trompette.
Jaromil, métis d’un père Noir, n’a
jamais connu ce père que sa famille maternelle a drapé de silence :
racisme ? honte ? On ne sait.
Engagé dans ce band, « je »
parcourt le monde, comme en famille tant les liens entre les musiciens sont
forts et fraternels. Mais il y a Indira, il y a Maïsha, sa femme qui
s’éloignera du domicile familial, car la drogue rend la vie difficile, jusqu’au
jour où un colis avec lettres et cassettes est déposé dans sa boite à lettres.
Ce courrier dit « Quand tu écouteras les cassettes, je ne serai plus de ce
monde ». C’est la voix de son père
qui lui révèle son existence et lui assure qu’il a été obligé de s’éloigner car
il a fait un acte répréhensible qu’il regrette, qu’il a toujours aimé son fils,
qu’il a suivi sa carrière et s’en réjouit. Il est même allé l’écouter à plusieurs
concerts, anonymement et, parfois, il en a pleuré de bonheur. Lourd témoignage
pour « je »…
Nul être humain n’est éternel et AL,
son mentor, son père spirituel, meurt et selon son vœu, ses cendres seront dispersées
au sommet du Kilimandjaro.
Quand le vent éparpille les cendres
sur les neiges éternelles, les musiciens réunis, (Indira et Maïsha sont
présentes), interprètent une sérénade. Alors lui reviennent à la mémoire les
mots de Al à son encontre : « Souffle, souffle petit,
souffle… ».
Tout semble apaisé, le bonheur est
possible, espéré, entrevu, mais l’addiction à la drogue/poison rôde…
Roman, profond, sensible, humain jusqu’au bout des espérances…
Récit embelli de slams qui nous
percutent, émeuvent, élèvent et rattachent la vie, la vraie VIE, parfois la "vache" de vie...
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Ecoutons quelques lignes : « Indira/mon
cœur/tu m’as sauvé/hier/tu me sauves /encore/aujourd’hui…/Tu me sauves de toute
rechute/Dans mes méandres…/Tu me sauves/sans le savoir/. (p.126)
Souffle
petit/souffle pour/la tendresse à essayer/encore et toujours/
Souffle
pour les nôtres/et les autres qui font/définitivement partie de NOUS/ » (p.244)
Citation :
(p.278) « Souviens-toi, la vie est un miracle et le bonheur un chemin
incertain… »
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