Titre : La maison d’en face
Auteur : Francine Allard
Editeur : La Semaine (Québec)
Voici
donc, Estelle, la veuve d’un médecin, qui observe de plusieurs endroits de sa
maison, souvent à la jumelle, ses voisins. Sorte d’écornifleuse, un peu trop
curieuse.
Il y
a ce voisin bourru, à l’accent prononcé, Stanislas Morin, dit Stan-la-matraque,
qui n’a pas l’air d’aimer les animaux et que tout le monde redoute.
Mais
il y a aussi et surtout la maison d’en face, d’où le titre, dont les occupants
ne restent pas longtemps et qui, sans crier gare, déménagent promptement sans
laisser d’adresse. Curieux, ce remue-ménage, surtout pour une curieuse !
Estelle
avec son amie Marguerite, veuve aussi, voudraient bien savoir ce qu’a cette
demeure à ne jamais garder ses habitants. Jusqu’au jour où une voiture de
police vient stationner quelque temps à côté de la dite maison et qu’un
policier frappe à la maison d’Estelle pour l’interroger. Bizarre tout cela
surtout que Stan-la-matraque a disparu et que sa maison s’est volatilisée.
Comme disent Estelle et Marguerite interloquées, accourues pour constater le tas de gravats à
la place de la maison : « ça parle au diable ! »
Auparavant, une vieille Squaw, une
Abénaquise, Marie-Agathe Saindon, mais Mollyockett Sandy selon sa nation, était entrée en amitié avec Estelle. Or,
l’Amérindienne s’avéra être la tante de Tellis Sandy, une des derniers occupants de la maison d’en face, nièce prétendument
artiste qui partira aussi très vite non sans laisser entendre à Estelle qui
veut savoir le pourquoi du comment, qu’elle veuille bien s’occuper de ses
oignons…
Mais
quel choc quand Stan-la-matraque apparaîtra dans… la cave d’Estelle !!!
Entre espionnage et contre-espionnage,
entre agent double et le calme du rang Sept, le petit lotissement, Francine
Allard, l’auteure Québécoise dont la compétence et la notoriété ne sont plus à
faire, sait recréer dans ce roman, grâce à son observation minutieuse, une
atmosphère à la fois bonne enfant et mystérieuse, sans oublier l’humour souvent
sous-jacent.
Francine Allard, femme de médecin, ne manque pas de rappeler la
fragilité du corps humain et le côté aléatoire de la vie. Elle sait pour
l’avoir vécu à travers un proche, sa propre mère, que la mort est inévitable
mais qu’auparavant, en fin de vie, aux soins palliatifs, « le visage se
flétrit, le corps se dégrade et la laideur survient ». A quoi bon parler, alors,
de vie éternelle, de résurrection, de bonheur dans l’au-delà ?
Nécessité de réconfort, besoin de foi ou sornettes ?
Par ailleurs, Francine Allard ne manque
jamais, à travers ses œuvres, de faire un clin d’œil aux artistes de son pays, (ici
Riopelle, Lemieux et Borduas) et de montrer une société québécoise dans sa
diversité.
La marque d’une écrivaine à l’écoute, bien
ancrée dans sa société.
Style agréable.
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Francine Allard, l'écrivaine Québécoise bien connue du Centre Francophonie de Bourgogne |
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