Accueil de
Ying CHEN, romancière sino-canadienne
Ying CHEN |
Le Centre Francophonie de Bourgogne a accueilli, en
Bourgogne, du mardi 29 mars au vendredi 1er avril 2016, madame Ying
CHEN, auteure francophone d’origine chinoise.
L’auteure a rencontré une classe de 4ème du
collège la Croix Menée(Le Creusot), 3 classes au lycée Léon Blum (Le Creusot),
une terminales et des classes professionnelles « coiffure et
esthétique ».
Plusieurs rencontres-débat ont eu lieu : Espace
Paul Bert à Auxerre (Yonne) en
partenariat avec la Maison de la Francophonie d’Auxerre, à la BM de Dracy Le Fort
(71) et à celle de Saint Léger sur Dheune (71) et enfin à la Maison des
familles de Torcy (71) qui s’est achevé par un repas partagé avec les lecteurs.
La
romancière a aussi pu découvrir la
région et en particulier la ville de Beaune (21)
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En débat au CDI du lycée Léon Blum(Le Creusot) |
4 lectrices lisent des extraits des oeuvres de Ying (Maison des Familles de Torcy) |
Ying CHEN est née à Shanghaï (Chine) et à 27 ans, elle
s’expatrie au Québec, après un bref séjour à Paris. Elle vit actuellement à
Vancouver (Canada).
Titulaire d’un master en littérature française,
parlant plusieurs langues, elle choisit le français comme langue d’écriture.
Son roman « L’ingratitude »
la fait connaître : Prix Québec-Paris (1995), Prix des Libraires. D’autres
œuvres suivront : « Mémoire de l’eau », « Lettres
chinoises », toutes marquées par l’empreinte de son pays d’origine. Exilée
volontaire, elle est confrontée à la double culture, aux questions sur
l’immigration, aux regards et jugements des autres.
Un autre cycle
suivra « Espèces », « Le mangeur », « La rive est
loin », un enfant à ma porte », ….au champ plus restreint sur le
couple et plus sartrien aussi.
Mais son
dernier ouvrage « La lenteur des montagnes »,
très riche, plus personnel ; en fait, une lettre de réflexions adressée à
son fils, reprend à bras le corps le thème de l’exil, de l’identité, des
racines qu’on pourrait résumer par « Qui sommes-nous ?
Ying CHEN est une femme accueillante et réservée, à
l’écoute, une mère vigilante. Soucieuse de l’avenir, lucide face aux réalités
de l’exil, en constant questionnement sur la diversité, c’est une écriture
« migrante » de référence.
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Voici pour se familiariser avec l’univers littéraire
de Ying CHEN, quelques citations significatives et une interview réalisée par
Creusot-infos, avant sa venue.
L’ingratitude (Edition Léméac)
«
On appartient toujours à quelque chose. On est des animaux sociaux » (p.
134)
La mémoire de l’eau (Edition Léméac)
« Grand’mère ne croyait pas à l’autre vie. Elle jugeait pourtant
triste de ne pas pouvoir croire à un au-delà » (p.96)
Lettres chinoises (Edition Léméac)
« En
quittant une ville où on a vécu quelque chose, on sent une partie de sa vie se
perdre… Le vide en soi devient sans borne » (p.59)
« Le monde, le pays, le peuple, ce sont des choses trop grandes
pour nous qui ne comprenons même pas bien notre propre destin » (p.96)
Espèces (Edition du Seuil)
«
Les gens se croient durables et veulent exercer un contrôle sur tout. Ils n’ont
tué leur dieu que pour le remplacer par eux » (p. 85)
« L’humanité devient mon obsession, mon culte, l’objet de ma contemplation,
le noyau de ma spiritualité » (p. 172)
Le Mangeur (Edition du Seuil)
« Une naissance est une perte, une perte un commencement, la fin
est le retour, le retour n’est jamais un rendez vous, c’est ainsi que je vois
tout ce qui est, tout ce que je vis » (p. 114)
« Ne plus vivre, c’est
comme ne plus mourir » (p.122)
Le champ dans la mer
(Edition du Seuil)
« Tout équilibre est provisoire et toute paix,
conditionnelle » (p.81)
« Mon patrimoine :
la mémoire du passé, l’enfance » (p. 107)
Quatre mille marches
(Edition du Seuil)
« Chaque langue est une patrie » (p. 20)
« Le sol et les langues
sont comme des amants possessifs » (p. 32)
« Il s’agit de savoir se
confondre dans le tout pour cultiver le soi, et ensuite plonger dans le soi
pour comprendre le tout » (p. 42)
« La littérature que
j’aime est une forme d’interrogation, une quête de ce qui est haut, large,
intérieur » (p. 73)
La lenteur des montagnes (Edition Boréal)
« J’adore écrire des lettres qui
permettent la spontanéité et l’intimité, sous une apparence informelle »
(p. 27)
« En fin de compte nous
n’appartenons à rien d’autre qu’à nos propres rêves » (p. 41)
« Etre autre est une expérience douloureuse pour un immigrant »
(p. 44)
« La migration et l’écriture
sont pour moi une seule et même expérience » (p. 54)
« La langue française est
aussi un espace intérieur. Elle devient l’air qu’il respire, la source à
laquelle il boit, l’habit qu’il porte, la maison qu’il habite. Cette langue
n’est pas un but ni un moyen ni une solution, elle est la vie même »
(p.88)
« Nous sommes poussière mais
aussi étoiles » (p.109)
« Je veux te rappeler que
vivre, n’est pas synonyme de faire, que tout n’est pas quantitatif, que vivre
c’est d’abord être » (p.118)
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