Le
tambour des larmes
(Elyzad) (Prix Kourouma 2016)
De Mbarek Ould Beyrouk (Mauritanie)
A noter
que les éditions Elyzad de Tunis, dirigés par Elisabeth Daldoul publient des
ouvrages de qualité. Des éditions qui comptent au Maghreb.
Rahma est une jeune bédouine de
la tribu des Chella, fratrie des Ghassem. C’est elle qui raconte.
Elle est jeune ; sa famille
est respectée et riche ; son oncle dirige le clan.
Chaque soir, sur la dune, elle
participe avec les autres jeunes, garçons et filles réunis, aux veillées où, tour à tour, se mélangent chants, poésie et jeux de séduction.
Tout va pour le mieux jusqu’au
jour où des ouvriers Blancs viennent sonder le sol non loin du campement de la
tribu. Observation méfiante, contacts polis, mais la distance est de rigueur.
Cependant, un jeune ingénieur,
Yahya, ose franchir le pas et venir se mélanger aux jeunes. La méfiance
s’estompe ; Pris au jeu de la séduction, Yahya séduit Rahma et le destin
de la jeune fille va basculer.
Un matin, sans crier gare, les chercheurs ont
disparu; Yahya aussi sans en avoir prévenu Rahma auparavant…Et la jeune bédouine se retrouve, seule, avec son secret.
Quelque temps après, la famille
(oncle, cousins, mère) s’aperçoit que Rahma a mauvaise mine et il est décidé de
l’envoyer au bord de la mer pour lui refaire une santé. A noter que le père a
quitté femme, enfant et tribu pour la liberté à la ville, sans donner de
nouvelle.
La mère et la fille dressent leur
tente non loin de la plage. Mais la mauvaise mine perdure et une guérisseuse
appelée au secours, annonce que Rahma est enceinte. La mère crie à son
déshonneur perdu, s’enferme sur sa fierté et la religion et séquestre sa fille.
L’atmosphère est pesant et avant
de regagner la tribu, l’enfant est confié à la servante, Massouda qui s’attache
à l’enfant.
Rahma est mariée sans son avis au
cousin Memed qui l’aime depuis longtemps ; mais Rahma ne supporte plus
qu’un homme la touche. Pour apaiser son épouse et se l'attacher, Memed, un jeune époux sincère, part à la recherche de
l’enfant et il apprend que la mère de Rahma est venue récupérer l’enfant, en
secret, pour le confier à d’autres et il est introuvable. Un cœur de mère ne peut
supporter une telle épreuve.
Une nuit, Rahma, de colère et de
révolte, fuit le campement en emportant le tambour sacré, l’âme de la tribu. Et la tribu ne peut accepter l'affront.
S’ensuit une longue odyssée faite d’embûches, d’amis qui l’aident et l’auteur nous plonge dans la Mauritanie
profonde.
C’est une longue quête de liberté qui
passera par les retrouvailles avec la chair de sa chair, ce petit être très vite
arraché à sa mère pour sauver l’honneur du clan et éviter la honte.
Dans cette longue quête
existentielle, Rahma retrouvera-t-elle son enfant ? Ou sombrera-t-elle
dans les bas-fonds de Nouakchott et la folie ?
Style
agréable, action alerte, roman très prenant.
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Citation
(p.72) Le
paradis de l’esclave est sous les pieds de son maitre »
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