Le Centre Francophonie de Bourgogne (CFB) a lu, aimé et recommande :
Mots en
barricades (Wallâda édition)
de
Ghanima AMMOUR (Algérie)
Plus que
« Mots en barricade », en soi une forme de défense, le recueil de
Ghanima AMMOUR, poète amazighe, désormais domiciliée à Drancy (France), nous
dévoile, à l’évidence, des mots en ordre de bataille car la poétesse cible,
dévoile, accuse : « Ils se pavanent le jour… Leurs ailes de
vantours » (p.9)
« Je vois les égo s’aiguiser » (p.21) « Encore une fois j’ai peur/mais je ne me tairai pas » (p.14). Et se prononce sans ambiguïté pour la justice et la liberté : « J’écris sous la dictée/du sang qui crie vengeance/Quand mon esprit me dit/Justice avant vengeance » (p.25).
Gahnima
AMMOUR, en « écorchée vive », revendique haut et fort, le respect de
la culture amazighe, sa propre culture ; affiche sa solidarité avec les
jeunes enfermés au pays sans perspective de futur : « La colère va
vomir/Tout ce désespoir » (p.16), la liberté des internés, le libre
aller des femmes sans contrainte ni chaperons, : « Le rêve nous
saisit/en bravant l’interdit » (p.14), « Ton front ma
sœur/telle une figure de proue, affronte la tempête » (p.35), clame la
liberté pour tous les opprimés.
Pourtant, rien ne sera facile et pas tout de
suite : « C’est pas demain la liberté/ mon ami. » (p.11).
Si
Ghanima AMMOUR affiche son amour pour son pays d’origine : « Algérie,
mon pays adoré » (p.40), elle sait que l’espoir demeure, car il y a la
poésie : « Le poète écrit dans la noir/la lumière »,
« Sa plume distille /à travers un filet de mots/les étoiles du futur »,
« Le poète attire/le jour qui se lève » (p.33).
Solidarité
avec l’autre rive, solidarité avec ceux qui ont faim, solidarité avec ceux qui
souffrent, Ghanima AMMOUR peut écrire et ce n’est pas
usurpation : « Je vais marcher à la tête de mes valeurs
/d’équité et d’humanité » (p.30).
Esprit
rebelle ou nécessité de dire, Ghanima dont le destin aurait dû être tout autre,
puisqu’elle était énarque, si l’HISTOIRE, la grande, en n’avait pas décidé
autrement, fourbit ses armes dans les mots, brandit l’étendard de la liberté et
nous livre un recueil engagé, sincère, sensible, solidaire et pleinement
humaniste.
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A Noter : Ghanima AMMOUR est intervenue
aux 6èmes Rencontres de la Diversité organisées par le CFB, en novembre 2019 à
Le Creusot (France). Elle était accompagnée de ses 3 autres sœurs : Nadia,
Samia et Naïma, les pétulantes et sympathiques artistes amazighes du Groupe
Tigri Uzar, « La voix des racines », qui mettent à l’honneur
l’Histoire de la Région de Kabylie.
Le groupe tigri Uzar, "La voix des racines": Samia, Naïma et Nadia |
Les éditions Wallâda, du nom de cette
princesse Andalouse, éprise de liberté, est une petite maison d’édition
indépendante, créée par l’atypique Madame Françoise Mingot-Tauran, agrégée de
littérature, qui s’est éprise des cultures des Gens du Voyage qu’elle a voulu
faire connaitre. C’est aussi une poétesse, autrice, artiste elle-même, sous le
nom de scène FanFan.
Françoise Mingot-Tauran; FanFan" |
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