La
mascotte (Crescendo édition)
De Francine
ALLARD (Québec)
Francine ALLARD, la romancière
québécoise, bien connue du CFB (dont le fonds francophone possède la plupart de
ses écrits), nous livre avec « La Mascotte », un roman sociétal, mi
policier, mi psychologique.
La mascotte, c’est le déguisement qu’enfile une personne pour stimuler, équipe et spectateurs.
La mascotte, ici, est un écureuil, à la queue touffue, dont le but avoué est de pousser l’équipe de baseball de Montréal, les Masters, à « ronger » les équipes adverses.
Jean Bastien DIONNE est donc choisi pour faire vivre cette mascotte. Mais, depuis son enfance, un lourd handicap pèse sur lui ; il est laid, d’une laideur à faire fuir. Il n’y peut rien ; la nature en a décidé ainsi, au désespoir de sa mère qui lui rappelle sa laideur et certainement l’éloignement du père.
Ce que veut Jean Bastien, c’est de l’amour, pas de jérémiades. Si, seule, la tante Marthe lui voue une timide affection, Jean Bastien va chercher de l’affection auprès de son entourage : de sa voisine Mariette, de Karo, une employée, de ses maitresses d’école en particulier, Janine Southières.
Hélas, il est repoussé de tous ou se sent repousser et ses camarades garçons se moquent ouvertement de lui.
Il ne lui reste plus que sa tenue de mascotte qui va être son double, sa confidente et son refuge. Aimée, adulée, elle sera son réconfort et sa revanche.
Toutefois, depuis quelques temps, des meurtres en série, selon le même mode opératoire, ont lieu, à Montréal et même en Floride
Le commissaire Viergebénie, un québéco-haïtien, est chargé de l’enquête, assisté de d’Isabelle Carré. L’enquête piétine. Viergebénie s’empêtre et dans ses problèmes personnels (c’est l’amant d’Isabelle) et dans ses recherches, jusqu’au jour où le témoignage d’un voyou oriente les enquêteurs vers le personnage sous la mascotte des Masters.
La prison aurait dû être la sanction mais la fin sera tout autre au désespoir de Viergebénie qui voit son amour s’envoler.
Roman alerte, plaisant, aux descriptions précises, originales et minutieuses avec des pointes d’humour dans les patronymes.
Deux remarques du CFB :
· Francine Allard a construit son récit en empruntant deux voies parallèles. L’auteur déroule, d’abord, le récit des évènements et parallèlement, le carnet intime de Jean Bastien, dévoilé par petites touches, nous plonge dans les affres et le ressentiment de cet homme dont la nature a plombé l’existence. Et ces deux chemins ont construit pas à pas une histoire cohérente et humainement dramatique.
· Tout au long des oeuvres de Francine Allard (jeunesse, adultes) se dégage une constante, la déficience du rôle des pères et souvent une affection insuffisante des mères. Et c’est bien connu, ces manques dans l’enfance orientent inévitablement la vie adulte future.
Notes du CFB : Francine ALLARD est romancière, poète, autrice jeunesse, dramaturge et aussi artiste : le CFB présente, ici, quelques-uns de ses tableaux.
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Lors d'un débat autour de l'oeuvre de Francine ALLARD, animé par Claude Thomas, le pt du CFB dans une bibliothèque près d'OKA (Québec) |
le public au débat |
Des réalisations de Francine ALLARd, artiste
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