L’irrésistible
appel de Mozart (Edition Marsam)
D’Abdellah Baïda (Maroc)
d’Abdellah Baïda (Maroc)
Le
dernier roman d‘Abdellah Baïda, l’auteur marocain, se divise en deux
parties : la 1ère, « Entre finance et cadence », un
peu plus longue et la 2ème : « Marocan Django » qui
serait plus comme une conclusion, vu le titre.
La 1ère partie est un
témoignage d’une passion, écrit à la première personne sans patronyme.
« je » employé à la banque du Maroc, avec apparemment des responsabilités
prend sa retraite ; son épouse, cadre aussi à la banque du Maroc, le
suivra quelques temps après.
En principe, une longue période de
vie s’offre à lui. Comment s’occuper ? Il semble que la musique l’attire,
mais il ne connait rien de cet art. Un instrument serait un bon choix de cadeau
pour son départ à la retraite. Incompréhension de son épouse ; il suit son
idée et part à la recherche d’un instrument de musique et son choix se porte
sur une guitare. Il lui faut des cours de musique et là c’est la course du
combattant décrite avec beaucoup d’humour. S’ensuit un panel de farfelus et en
écoutant des musiciens de rue, il découvre, Karim, un jeune de Salé qui
souhaite étudier l’économie mais sa famille est pauvre et le père grabataire.
En échange de conseils d’ouvrages
en économie, Karim l’aide à apprendre les accords. A force d’écoute et de
répétitions, souvent, seul, sur la plage, il progresse, suit Karim qui crée un
groupe musical, Naïda, bientôt dynamisé par l’arrivée d’une jeune dynamique et
décomplexée, Zahra.
Le groupe joue bien et l’idée
d’une tournée au Maroc, lancée par Zahra fait son chemin et se concrétise.
« je » étant promu imprésario. La tournée est un succès mais un
cancer déclaré d’Aïda, oblige « je » à revenir auprès de son épouse.
La tournée s’achève néanmoins comme
elle a commencé et Karim prépare son mariage avec Zahra. Mais le décès sur la
route de Zahra rend caduque tout projet et chacun se retrouve seul avec sa
peine.
La 2ème partie du
roman voit « je » prendre une autre vie autour de la musique, après
la disparition de son épouse, qui dans un dernier geste d’amour lui demande de
continuer à jouer de la musique en son souvenir. Comme ses enfants lui
conseille un pèlerinage à la Mecque comme tous retraités, lui, choisit bien un
pèlerinage mais en Europe, aux pays de la musique classique.
Entre
temps, il quitte Rabat et s’installe à Casa.
Au cours de ses déplacements, en
Espagne, Maria, une logeuse provisoire, lui fait rencontrer, Tina, une femme
libre et musicienne, une gitane espagnole. Il se passionne pour la musique
manouche et Django Reinhard d’où le surnom qu’on lui donnera :
« Maroccan Django »
Il revient d’Europe avec Tina mais
cette dernière habituée à la liberté d’aller comme il lui convient, s’étiole et
retourne à sa vie d’avant.
« je » toujours passionné
de musique, rencontre un musicien qui voit son talent et le met en relation
avec un cabaret, la Guinguette. Il y jouera chaque soir, avec un cérémonial
immuable jusqu’à sa mort de vieillesse.
Au-delà de ces récits de vie parfois
émouvants, Abdellah Baïda nous promène au pays de la musique, à travers les
genres, les styles, les instruments et de l’Histoire des musiques, en
particulier celles du Maroc, entre autres le genre Gnawa.
Bel hommage appuyé à la musique et
aux musiciens.
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Abdellah BAIDA
Abdellah Baïda est écrivain marocain de langue française et professeur de littérature à l’université Mohammed V de Rabat. Parmi ses essais : Les Voix de Khaïr-Eddine (Ed. Bouregreg, 2007) ; Au fil des livres Chroniques de littérature marocaine de langue française (Ed. La Croisée des chemins (Casa) & Séguier (Paris) 2011) et Le Monde d’Edmond, entretiens et regard sur l’œuvre d’Edmond Amran El Maleh (Ed. Agora, 2022).
Il a par ailleurs dirigé l’ouvrage Mohamed Leftah ou le bonheur des mots (Ed. Tarik, 2009). Parmi ses romans édités chez Marsam (Rabat): Le dernier salto (2014) ; Nom d’un chien (2016) ; et Testament d’un livre, roman qui a figuré dans la liste finale du Prix Grand Atlas et la liste finale du Prix Orange du Livre en Afrique.
En 2020, il a publié un recueil de nouvelles intitulé Les Djellabas vertes se suicident. En 2012, Abdellah Baïda s’est vu décorer des insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres de France, après avoir eu Les Palmes Académique (France) en 2007. Il a bénéficié de la bourse de Création du Centre National du Livre (Paris) pour son nouveau roman, L’Irrésistible appel de Mozart, paru en 2022. Abdellah Baïda vit et travaille à Rabat (Maroc)."
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