Le Centre Francophonie de Bourgogne (CFB) a repéré et lu 3
romans récents, intéressants par leur sincérité, leur profondeur
et leur sujet.
« Quitter Téhéran » (Bayard) de Naïri Nahapétian (Iran/France)
En aout 1980, Naïri quitte Téhéran avec sa mère,
et son père, resté au pays (elle mettra longtemps à en connaitre la cause),
leur dit : « Je sais que vous ne reviendrez pas ».
Tout au
long de ce roman chronique, Naïri décrit leur vie d’exilées à Paris, ses études,
le mal être de sa mère, leur nostalgie du pays, le manque de la famille (grands-parents,
cousins), rappelle les nouvelles qui leur parviennent : l’oppression du
peuple, la chape de plomb sous contrainte religieuse et le quotidien des
opposants : dénonciations, surveillance, arrestations, tortures,
assassinats. Une partie de la famille en Californie. La mort du père.
Un roman du
manque et de la réparation.
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« Strange » (Grasset) de Geneviève Damas (Belgique)
Raphaël a
perdu sa maman en naissant ; son père, gardien de prison, a survécu grâce
à ce fils qu’il va élever par amour pour la disparue si chère.
Mais
Raphaël, garçon, se sent fille. Ce beau roman est une longue lettre que ce fils
envoie à son père pour l’informer de ce qu’il est, ce qu’il a subi, va devenir,
puisqu’il n’a jamais eu le courage de lui dire de vive voix. Il raconte sa course
difficile, pleine d’embûches pour modifier son corps. Enfin quand apparait Nora,
son nouveau prénom et son nouveau physique, c’est la délivrance et le bonheur.
Son père comprendra-t-il ?
Livre témoignage touchant, sensible, pudique,
abordant de l’intérieur l’évolution transgenre. Un livre éblouissant de
délicatesse, d’authenticité et souffrances.
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« Être
Français » (Flammarion) de Omar Youssef Souleimane (Syrie/France)
« Être Français » est un livre témoignage de reconnaissance et de soulagement.
Jeune journaliste en Syrie, menacé suite à un article, Omar Youssef Souleimane, a dû se cacher et fuir en Jordanie. Avec un visa français, il arrive en France et débute alors 10 ans de galère : la précarité, la barrière de la langue, la différence des codes et les nombreux va et vient de préfectures en organismes. Mais néanmoins, un bienfait inestimable : Pouvoir vivre librement.
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