22 juin 2016

Rencontres francophones au Maroc

                                  Rencontres francophones au Maroc

         Lors d’un voyage privé au Maroc, il nous été possible de rencontrer deux figures marquantes de la vie intellectuelle contemporaine marocaine et, fait du hasard, deux enseignants.

Mohamed Nédali
                 

Mohamed Nédali chez lui, à Tahanaout (Maroc) 

         Mohamed Nédali vit à Tahanaout à 35 km de Marrakech, professeur de français au lycée de la ville, il est le romancier aux plus fortes ventes actuellement du royaume.
         Mohamed Nédali a déjà publié 7 romans et le 8ème, Evelyne ou le djihadiste sortira fin aout 2016, en France, aux éditions de l’Aube.
         Depuis Morceaux de choix, son 1er roman (prix de l’Atlas et prix international de la diversité en Espagne), le romancier marocain ne cesse d’observer et décortiquer les us et coutumes de son pays et d’en souligner  les déviances et, si besoin, de les dénoncer : corruption, abus de pouvoir, morgue des nouveaux riches, poids des traditions,  déviation du fait religieux, mépris  des plus faibles.
        Ce fils de paysan berbère qui a payé ses études de lycée en travaillant, le matin, chez un boucher de la médina de Marrakech, respectueux des petites gens qu’il aide au besoin, attaché aux valeurs humanistes, reste un témoin lucide de son époque. 
Mohamed Nédali au banjo
Les collines de Tahanaout, univers familier de l'écrivain


        Mohamed Nédali, outre ses nombreux déplacements au Maroc, est souvent invité à l’étranger où son discours clair est apprécié.
Romancier, Mohamed Nédali, est également un musicien confirmé comme la plupart des membres de sa famille.
                                            

           







                             


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Mohamed Mallal 

Mohamed Mallal au bord du Dadès en homme libre
       Mohamed Mallal (Ouazazat) est une personnalité dans sa ville. Apprécié de beaucoup, accueillant, il contribue à faire rayonner la culture autour de lui. S’il a beaucoup aidé, sa jeune sœur, artiste peintre, Fatima Mellal, à prendre son envol, il épaule aussi de jeunes artistes musiciens (en leur prêtant son studio), des peintres, des sculpteurs, et s’emploie à les faire connaître.
           Mohamed Mallal a plusieurs cordes à son arc. Ce professeur d’arts plastiques au collège de la ville, est chanteur compositeur, une des voix de la culture amazigh, scénariste, artiste peintre, il est aussi poète en langue amazigh. Ses chansons sont pour la plupart des œuvres poétiques appliquant en cela la remarque du poète Pierre Reverdy : « La poésie est à la vie ce qu’est le feu au bois »
Le musicien en son art 
        La vallée du Dadès dont il est originaire où il va se ressourcer régulièrement et visiter les siens, irradie son œuvre comme son sens de l’accueil.
          Deux personnalités marocaines que le Centre Francophonie de Bourgogne a eu le plaisir d’accueillir, il y a quelques années, en Bourgogne ; en 2009 pour Mohamed Nédali et 2010 pour Mohamed Mallal. Deux éveilleurs d’esprit.
              « La tâche d’éveiller est d’abord un plaisir ; mais on est le premier à prendre son bain dans la rivière » (Anne Périer, auteure belge) 

Quelques oeuvres de Mohamed Mallal qui a réalisé de nombreuses expositions artistiques, tant au Maroc qu'à l'étranger.


               

21 juin 2016

Fatima MELLAL, artiste peintre (Maroc)

                           Fatima MELLAL, artiste peintre 
                                       Tamlate (Maroc)

Fatima Mallal 
        

Fatima au travail
      Fatima est née au village de Tamlate, petit village qui borde la vallée verdoyante du Dadès.
      Très douée au tissage de tapis berbères, les hanbels, sa 1ère spécialité, Fatima s’adonne désormais, avec talent, à la peinture.
 D'une famille d'artistes, elle est fortement encouragé par son frère, Mohamed, Mallal, peintre, compositeur interprète, scénariste et poète.
     Autodidacte, son style est empreint de fraîcheur et de simplicité. Ce qui fait son charme et son originalité. On pourrait dire qu’il s’agit d’un style naïf berbère tant ses œuvres sont imprégnés de son univers. On sent une propension vers le haut, le beau, le merveilleux.
     Le symbole de l’homme libre amazigh y est omniprésent. On y trouve presque en permanence des figurines réduites à des traits qui sont, en fait, les enfants du village qui se baignent dans le Dadès et dont elle entend les cris de son atelier. Des couleurs franches, authentiques, par bandeaux, qui rappellent les tapis familiers. Et il n’est pas rare que Fatima incorpore dans ses toiles de carreaux de tapis aux styles différents. Et puis, on y devine des formes étranges qui sont tout simplement, un rappel  des roches érodées de la falaise de Tamlat, en face de la maison familiale, dites « vallée des doigts des singes » ou « vallée des corps humains ».

     Fatima vit désormais à Boulmane-Dadès et ses oeuvres s’exposent  à travers le monde: France (Annecy), Belgique, Espagne, Hollande, Autriche, les pays du Golfe et tout récemment à Berlin. 
    Elle fait souvent l'objet de reportages des médias marocains ou étrangers.                 
     


Tapis tissé par Fatima
Tapis tissé par Fatima


Avec des morceaux de tapis berbères




Un rappel de la Vallée des corps humains ou vallée des doigts des singes

Omar AKESBi, artiste peintre (Maroc)

Omar AKESBI artiste peintre (Tinerhir Maroc)

 Omar AKESBI, dans son atelier

          Omar AKESBI vit à Tinerhir, grande ville du haut Atlas. On y accède par une route rectiligne qui traverse un plateau désertique et qui conduit vers les Gorges du Todra.
Omar y exerce les fonctions d’instituteur. Mais c’est l‘artiste peintre que nous avons visité.
D’après les tableaux qu’il a eu la gentillesse de nous montrer, on pourrait  y observer 3 périodes.
 La 1ère, des œuvres aux couleurs moins marquées, plus tamisées comme retenues mais non moins dénuées d’attrait.
La 2ème période marque un tournant. Des toiles plus surréalistes, aux formes humaines plus désarticulées, à la Dali, en équilibre précaire et aux couleurs
très vives. Les personnages, souvent un seul, apparaissent clairement comme des êtres en souffrance comme torturés par l’existence.
La 3ème période, est une série sur l’arc en ciel, un symbole propre à la culture amazigh. C’est comme si l’artiste voulait, après ses tableaux malmenés de la 2ème période, tisser un lien entre le ciel, l’au-delà, le spirituel et la terre, lieu de souffrance. Couleurs aussi vives mais allant vers le pastel.
La peinture d’Omar Abesbi est forte, très expressive. Elle souffle la vie. Il y a comme une lutte, une nécessité d’aller de l’avant.
 Nous souhaitons à Omar réussite car on y décèle du talent.
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Quelques oeuvres prises dans l'atelier


1ère période
                                             

2ème période
2ème période

2ème période

L'arc en ciel 



Mohamed JOUD, artiste marocain

Mohamed JOUD, peintre et sculpteur amazigh (Tabourahte Maroc)

le sculpteur au travail, Mohamed Joud
         Pénétré dans la maison de Mohamed et Myriam JOUD, c’est comme se promener dans une galerie d’art, tant leur demeure est peinte, décorée, colorée avec soin et goût. Aucune pièce n’a échappé à l’embellissement. Ici, portes peintes aux couleurs chaudes, là petites portes berbères rafraîchies et fixées aux murs, ailleurs coffres ou fenêtre colorés, partout des tapis et couvertures chatoyants.
 Myriam et Mohamed font chambres d’hôtes; leur maison se trouve sur la route d’Aït Benhaddou. Le couple est chaleureux, accueillant et discret. On s’y sent bien.
Une porte de chambre
C’est un couple artiste. Myriam tisse des tapis 
berbères. Mohamed, lui, s’adonne, avec succès à la peinture et surtout à la sculpture. Il travaille la pierre, le gypse, semble-t-il. On y découvre, ravis, des villages berbères, nombreux, en haut de la colline comme protégés des invasions hostiles, des portes encastrées dans le bloc et peintes. C’est joli, attrayant. On devine la patience et le long travail de l’artiste.
 Mohamed peint aussi. Ce sont des couleurs marquées qui reproduisent des   scènes de vie quotidienne, un marché par exemple.
 Mohamed est un artiste marocain qui mériterait d’être mieux connu au Maroc et ailleurs.
En arrivant , une chambre



Peinture, un marché

Sculpture : un village berbère

Sculpture

Sculpture

Une chambre  accueillante

18 juin 2016

Accueil de Ying CHEN, auteure sino-canadienne.

   
       Accueil de Ying CHEN, romancière sino-canadienne
  
Ying CHEN
Le Centre Francophonie de Bourgogne a accueilli, en Bourgogne, du mardi 29 mars au vendredi 1er avril 2016, madame Ying CHEN, auteure francophone d’origine chinoise.
L’auteure a rencontré une classe de 4ème du collège la Croix Menée(Le Creusot), 3 classes au lycée Léon Blum (Le Creusot), une terminales et des classes professionnelles « coiffure et esthétique ».
Plusieurs rencontres-débat ont eu lieu : Espace Paul Bert  à Auxerre (Yonne) en partenariat avec la Maison de la Francophonie d’Auxerre, à la BM de Dracy Le Fort (71) et à celle de Saint Léger sur Dheune (71) et enfin à la Maison des familles de Torcy (71) qui s’est achevé par un repas partagé avec les lecteurs.
 La romancière  a aussi pu découvrir la région et en particulier la ville de Beaune (21)
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En débat au CDI du lycée Léon Blum(Le Creusot)










4 lectrices lisent des extraits des oeuvres de Ying (Maison des Familles de Torcy)















Ying CHEN est née à Shanghaï (Chine) et à 27 ans, elle s’expatrie au Québec, après un bref séjour à Paris. Elle vit actuellement à Vancouver (Canada).
Titulaire d’un master en littérature française, parlant plusieurs langues, elle choisit le français comme langue d’écriture. Son roman   « L’ingratitude » la fait connaître : Prix Québec-Paris (1995), Prix des Libraires. D’autres œuvres suivront : « Mémoire de l’eau », « Lettres chinoises », toutes marquées par l’empreinte de son pays d’origine. Exilée volontaire, elle est confrontée à la double culture, aux questions sur l’immigration, aux regards et jugements des autres.
 Un autre cycle suivra « Espèces », «  Le mangeur », « La rive est loin », un enfant à ma porte », ….au champ plus restreint sur le couple et plus sartrien aussi.
 Mais son dernier ouvrage « La lenteur des montagnes », très riche, plus personnel ; en fait, une lettre de réflexions adressée à son fils, reprend à bras le corps le thème de l’exil, de l’identité, des racines qu’on pourrait résumer par « Qui sommes-nous ?
Ying CHEN est une femme accueillante et réservée, à l’écoute, une mère vigilante. Soucieuse de l’avenir, lucide face aux réalités de l’exil, en constant questionnement sur la diversité, c’est une écriture « migrante » de référence.
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Voici pour se familiariser avec l’univers littéraire de Ying CHEN, quelques citations significatives et une interview réalisée par Creusot-infos, avant sa venue.
 L’ingratitude (Edition Léméac)
         «  On appartient toujours à quelque chose. On est des animaux sociaux » (p. 134)
 La mémoire de l’eau (Edition Léméac)
        « Grand’mère ne croyait pas à l’autre vie. Elle jugeait pourtant triste de ne pas pouvoir croire à un au-delà » (p.96)
Lettres chinoises (Edition Léméac)
         « En quittant une ville où on a vécu quelque chose, on sent une partie de sa vie se perdre… Le vide en soi devient sans borne » (p.59)
         «  Le monde, le pays, le peuple, ce sont des choses trop grandes pour nous qui ne comprenons même pas bien notre propre destin » (p.96)        
 Espèces (Edition du Seuil)
        «  Les gens se croient durables et veulent exercer un contrôle sur tout. Ils n’ont tué leur dieu que pour le remplacer par eux » (p. 85)
        « L’humanité devient mon obsession, mon culte, l’objet de ma contemplation, le noyau de ma spiritualité » (p. 172)
 Le Mangeur (Edition du Seuil)
         « Une naissance est une perte, une perte un commencement, la fin est le retour, le retour n’est jamais un rendez vous, c’est ainsi que je vois tout ce qui est, tout ce que je vis » (p. 114)
          «  Ne plus vivre, c’est comme ne plus mourir » (p.122)
Le champ dans la mer (Edition du Seuil)
                 « Tout équilibre est provisoire et toute paix, conditionnelle » (p.81)
                 «  Mon patrimoine : la mémoire du passé, l’enfance » (p. 107)
Quatre mille marches (Edition du Seuil)
                « Chaque langue est une patrie » (p. 20)
                « Le sol et les langues sont comme des amants possessifs » (p. 32)
                « Il s’agit de savoir se confondre dans le tout pour cultiver le soi, et ensuite plonger dans le soi pour comprendre le tout » (p. 42)
                « La littérature que j’aime est une forme d’interrogation, une quête de ce qui est haut, large, intérieur » (p. 73)
 La lenteur des montagnes (Edition Boréal)
           « J’adore écrire des lettres qui permettent la spontanéité et l’intimité, sous une apparence informelle » (p. 27)
            « En fin de compte nous n’appartenons à rien d’autre qu’à nos propres rêves » (p. 41)
            « Etre autre est une expérience douloureuse pour un immigrant » (p. 44)
            « La migration et l’écriture sont pour moi une seule et même expérience » (p. 54)
              « La langue française est aussi un espace intérieur. Elle devient l’air qu’il respire, la source à laquelle il boit, l’habit qu’il porte, la maison qu’il habite. Cette langue n’est pas un but ni un moyen ni une solution, elle est la vie même » (p.88)
             « Nous sommes poussière mais aussi étoiles » (p.109)
             « Je veux te rappeler que vivre, n’est pas synonyme de faire, que tout n’est pas quantitatif, que vivre c’est d’abord être » (p.118)
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BOURGOGNE : Ying CHEN invitée du Centre Francophonie de Bourgogne
Le Mercredi 30 mars 2016 @ 01:15:02


Quatre questions à Ying CHEN, invitée du Centre Francophonie de Bourgogne
Bonjour madame Chen,
1)    Creusot infos : Vous êtes née à Shanghai, y avez fait vos études et à 27 ans, vous avez désiré vous expatrier en France, puis au Québec. Pourquoi ?

Ying Chen : Plus précisément j'ai démissionné de mon travail comme traductrice à   27 ans, parce qu'à l'époque, je m'ennuyais à mon poste. Les choses ne bougeaient pas aussi vite qu'aujourd'hui. Les jeunes de ma génération étaient très mécontents de notre situation d'alors et nourrissaient des illusions sur une vie meilleure ailleurs, sur un système meilleur, sur des valeurs supérieures, sur le succès de l'Occident, etc. Nous avons voulu voir d'autres mondes.
Je suis d'abord allée à Montréal, simplement parce que l'un des amis a pu aider pour la paperasse. Sachez qu'à l'époque, passer n'importe quelle frontière avec un passeport chinois exige de la haute prouesse.
Je ne suis venue en France que pour les visites et les activités littéraires, quelques années après.
2)    Creusot infos : Vous vivez à Vancouver, une ville cosmopolite, en  Colombie Britannique. Vous écrivez en Français, or, la Province où est implantée Vancouver parle anglais et il existe une forte présence asiatique. N’est-ce pas compliqué pour vos enfants ?

YC : Très, très compliqué, pour mes enfants et aussi pour moi-même. D'abord, notre famille a emménagé à Vancouver, parce que mon mari a été mis au chômage par l'université McGill où il a travaillé 5 ans (le système est très cruel et hypocrite, auquel nous n'avions pas du tout l'habitude), il est donc allé enseigner en Californie. J'ai choisi de rester avec les enfants à Vancouver en attendant qu'il obtienne sa permanence. Mais mon mari a été  atteint d'un cancer peu de temps après.
Vancouver était donc pour moi plutôt un endroit provisoire. Mais on finit par y rester pendant de longues années. Cette ville est cosmopolite seulement en apparence. Il y a, dans la population «locale », un très fort désir de la voir beaucoup moins colorée, beaucoup plus homogène. Il est, et il a toujours été, un endroit politiquement inconfortable pour les asiatiques, surtout les chinois. Malgré les belles images et la propagande d'un Canada ouvert et tolérant, cela se voit très fortement dans les écoles secondaires. Tout cela, pour dire que je ne me sens pas « implantée », malgré  tous mes efforts de créer des attaches : linguistiquement (je lis la littérature anglaise) et autres.
Finalement, je tends à croire que nous n'avons pas toujours besoin d'une patrie. Je l'ai longtemps rêvée pour moi et surtout pour mes enfants. Mais maintenant, nous irons là où les enfants trouveront leur place.
 
3)    Creusot infos : Vous avez vécu l’exil, certes volontaire. Cependant, pouvez-vous nous décrire rapidement les difficultés de toutes sortes que peuvent vivre les exilés dans un pays étranger ? Situation actuelle de nombreux exilés en Europe fuyant la guerre et la violence.
YC : J'ai partiellement répondu à cette question. Les exilés, quel que soit le motif du départ, doivent bien faire face à l'environnement de leur point d'arrivée. Je ne suis pas en position de clamer, vis-à-vis de la société d'accueil, plus de générosité, plus d'ouverture, plus de compréhension, plus de solidarité, plus de justice. Je pourrais seulement constater que, depuis le tout début de l'histoire humaine, l'homme a toujours voyagé et déménagé. L'exile fait partie du destin humain. Cela est une loi naturelle, que personne ne peut changer, même pas Hitler, qu'aucun pouvoir ne peut déjouer, même pas avec « head tax ». Ce que je pourrais aussi faire est de conseiller aux exilés de bien étudier la situation géo politique avant de partir, afin de ne pas tomber dans un endroit où l'hostilité est historiquement forte envers son ethnie ou envers son pays d'origine. 
4)    Creusot infos : Vous parlez six langues. Toutes les langues ont leur importance. Toutefois quel rôle peut jouer la francophonie entre les peuples ?
J'ai eu la chance d'avoir appris le français. Je suis contente de pouvoir lire les très grandes œuvres littéraires françaises dans leur version originale. Pour mes enfants qui parlent aussi cette langue, c'est un élargissement de l'horizon. Puis, écrire dans cette langue est une riche expérience. Je ne me sens pas en position de plaider pour  la cause de la francophonie, mais je puis dire qu'elle fait partie de ma vie, et que j'en fais partie aussi, un peu, j'espère. Je m'y sens, pour une fois, « implantée », pour emprunter votre mot.
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8 juin 2016

Accueil de Colette Nys-Mazure, auteure

Accueil de Colette Nys-Mazure (Tournais)
                        Une grande dame des Lettres belges

 Colette Nys-Mazure (Photo Lison-Leroy)

    Le Centre Francophonie de Bourgogne  a invité madame Colette Nys-Mazure, poète, romancière, essayiste, dramaturge, chroniqueuse, ancienne universitaire, pour une tournée littéraire en Bourgogne, les 23/24 et 25 mars 2016.
  Madame Nys-Mazure a d’abord rencontré des femmes des Régies de quartier du Creusot et de Torcy. Rencontre franche et empreinte d’humanité.
Des lycéens à l'écoute (Lycée Léon Blum - Le Creusot)








Retour  parmi des élèves

















      Puis une classe de 4ème au collège de la Croix Menée (le Creusot) et 3 classes du lycée Léon Blum (le Creusot).
 Enfin, 3 rencontres-débat avaient été organisées avec un public adultes, à la BM de Sancé, à celle de Saint Gengoux-le-National et à la maison des familles de Torcy.
     Pendant ces 3 jours, le Centre Francophonie avait dégagé un petit temps  de découvertes locales. Courte visite du château de la Verrerie (Le Creusot), demeure de la dynastie des Schneider, visite documentée par Bernard Paulin, ancien adjoint à la culture du Creusot et découverte de la maison/atelier du peintre Raymond Rochette, avec les commentaires de la fille du peintre, Florence.
     Il nous a été agréable  de rendre visite, le jeudi après midi, à la communauté de Taizé, dont l’un des membres est le propre frère de Colette. Visite de l’intérieur, sans protocole, fraternelle, chaleureuse et émouvante.
    Mais accueillir Colette Nys-Mazure, c’est aussi cheminer dans un univers empreint d’humanisme et d’humanité. A travers ses ouvrages, sa poésie, ses nouvelles, on découvre, ravi, un univers fait d’écoute patiente, de tolérance spontanée, de hauteur de vue, d’ouverture d’esprit, de paix intérieure, bref de sagesse.
    Colette Nys-Mazure fait partie du groupe Unimuse, une association d’écrivains de Tournaisis (Belgique) et appartient aussi à l’association des écrivains croyants d’expression française.
Madame Nys-Mazure est mère de 5 enfants et la grand-mère d’une dizaine de petits enfants.
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  Voici pour le plaisir et/ou la méditation, quelques citations de l’auteure,
   Dans Secrète présence :
-         L’indépendance passe par l’éducation, l’affranchissement d’une tradition pesante, le libre choix, la solidarité (p.158)
-         Ce que tu peux faire, tu ne le découvres qu’en le faisant (p.51)
-         On ne peut donner qu’en se nourrissant (p.96)
-         Le respect du territoire matériel et spirituel d’autrui n’est pas une invitation à cultiver l’individualisme (p.92)
  Dans Cette obscure clarté :
-         Aller à la rencontre de ce qui vient, qu’on ignore, la joie au cœur (p.183)
 Dans Célébration du quotidien :
-         Etre une présence réelle, un vrai silence qui écoute plutôt qu’un miroir qui reflète ou un abîme qui engloutit (p.117)
-         Susciter les fleurs de l’imaginaire pour en faire présent, laisser à chacun son droit au rêve, sa vie en projet, son itinéraire (p.170)
  Dans l’âge de vivre :
-         Nous avons besoin de silhouettes lumineuses marchant devant nous ; elles nous incitent à poursuivre sans peur (p.23)
-         En chacun couvent les braises, jaillissent les flambées (p.175)
-         C’est l’amour reçu et donné qui alimente à la fois la  résistance, la liberté intérieure, l’imaginaire (p.134)
-         La confiance cimente les liens (p.166)
   Dans la liberté de l’amour :
-         Nous sommes autant ce que nous rêvons que ce que nous réalisons (p.65)
-         Le visible est travaillé par l’invisible (p.119)
-         Ne jamais comparer, mais mettre en valeur, accompagner, encourager (p.143)
-          Ce qui nie la relation humaine asphyxie la relation (p.95)
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          Pour terminer, outre tous les ouvrages de madame Nys-Mazure, nous ne saurions trop conseiller l’excellent livre d’entretien de l’auteure avec Christophe Henning, La liberté de l’amour, (Edition Desclée de Brouwer).
  Assurément une grande dame des Lettres.


 A la BM de Sancé, près de Macon


Avec Andrée Kapoff, membre du CFB et intervenante à la communauté de Taizé
                          

LE CREUSOT : Les Lycéens ont reçu l’écrivaine Colette Nys-Mazure
Le Lundi 28 mars 2016 @ 10:00:54 Partager
 Article de Creusot-infos.com, journal en ligne

        Colette Nys-Mazure, est une écrivaine belge de langue française. Suite au décès de ses parents, elle part habiter chez des membres de sa famille dans le Tournais, une région qu'elle affectionne beaucoup et qu'elle ne quittera plus. Après ses études dans une université catholique, elle devient  professeur de lettres, poète et écrivain. La poésie  est son domaine de prédilection, mais elle a également rédigé des nouvelles, des essais et des pièces de théâtre. Elle anime également des ateliers de lecture et d’écriture. Colette Nys-Mazure est maman de 5 enfants.

     Les élèves de la classe de 1ère CAP Coiffure, ont reçu l’écrivain dans leurs locaux, elle était accompagnée de Claude Thomas, président du Centre  francophonie de Bourgogne.

    Les jeunes avaient préparé une liste de questions auxquelles l’intervenante a répondu d’une manière qui visiblement les a touchés.

   « La poésie est une autre langue » a estimé Colette Nys-Mazure qui se dit inspirée par la vie « elle met en scène les mots d’une autre façon. Mon rapport à la religion est plutôt un rapport à l’absolu, je crois en quelque chose au dessus de nous, qui nous dépasse, sans  pouvoir le définir… » .

   Claude Thomas, évoquait la question des jeunes, extrémistes, qui, en se recommandant de la religion commettent meurtres et attentats. « Parfois, la religion peut être un piège » a répondu l’écrivain «  Il est dangereux  de  s’y jeter  et de perdre son pouvoir de discernement. Garder son libre arbitre est indispensable car se fier à une doctrine sans réfléchir est cause de déviances dramatiques. »

Colette Nys-Mazure est très marquée par les souvenirs violents qu’elle garde de la seconde guerre mondiale « l’enfance est le père de l’homme a-t-on dit et je pense qu’il est très important de préserver les petits. Je crois aussi, à l’indépendance, au besoin d’autonomie, la famille est importante (mais on y trouve des exemples que l’on doit refuser) et à la solidarité, on vit liés les uns aux autres, solitaires mais solidaires.»

Les lycéens ont ensuite lu des acrostiches qu’ils avaient composés à partir des mots « seul » ou « solitude ». Des compositions riches, recherchées  parfois très originales qui ont visiblement séduit  Colette Nys-Mazure et Claude Thomas.  MHM
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