5 décembre 2014

Jean-Pierre ROY, cinéaste Québécois , en Bougogne

                 Jean-Pierre ROY, cinéaste Québécois, invité du Centre Francophonie de Bourgogne et de Bourgogne-Québec avec le soutien de la ville de Montchanin (Saône et Loire- France).

Jean-Pierre ROY
               L’association France-Québec a invité le cinéaste/journaliste
Québécois, J.P. Roy, auteur du film La Langue à Terre, à une tournée cinématographique à travers la France.
             Le jeudi 20 novembre, accueilli par Bourgogne-Québec et Le Centre Francophonie de Bourgogne, J.P. Roy a montré le film La Langue à Terre, devant un public fourni, à Montchanin (71 France), ville partenaire qui a grandement facilité la tenue de cette soirée.

L’auditoire intéressé a pu saisir l’importance du français pour les Québécois, la nécessité d’une vigilance constante, le danger des anglicismes récurrents. Problème qui se pose aussi à nous Français, face à ces trop nombreux termes anglais qui envahissent enseignes commerciales, émissions de radio ou télévision et jusqu’aux entreprises nationales, malgré la "loi Toubon" votée, il y a 20 ans.. 
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13 novembre 2014

Le 40ème anniversaire de l'association Bourgogne-Québec

           Rencontre au 40ème anniversaire de l’association Bourgogne-Québec en présence du Délégué Général du Québec à Paris.

             Le Centre Francophonie de Bourgogne a été associé, comme partenaire, au 40ème anniversaire de l’association amie, Bourgogne-Québec.
            Cette très amicale rencontre s’est déroulée au Foyer Rural de Cortambert, dans une salle comble, au sein du vignoble mâconnais, en présence du délégué général du Québec à Paris, monsieur Michel Robitaille. Avaient fait le déplacement également, Marc Martin, président de France-Québec, l’association nationale, organisatrice entre autres du prix littéraire France-Québec, Gilbert Pilleul, président de la commission nationale sur les Lieux de mémoire communs Franco-québécois, ancien président de Paris-Québec et historien.
Une délégation de la régionale d 'Auvergne et une de la Franche-Comté étaient présentes.
    L'après-midi, récital "Chansons de toujours franco-quécoises" interprétées par Gaétan Leclerc et Emillio Armillès.
            Le sympathique président de Bourgogne-Québec, un ami par ailleurs, Georges Pierre, a accueilli les invités.

De gauche à droite: Claude Thomas, Pt du CFB,  monsieur Gilbert Pilleul, monsieur Michel Robitaille, délégué général du Québec à Paris, Monsieur Marc Martin, Pt de France-Québec et monsieur Georges Pierre, l'organisateur de cet anniversaire.

Le Centre Francophonie était représenté, lui, par la secrétaire Marie-Françoise Bernigaut et Claude Thomas.
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9 novembre 2014

Prix 2014 des 5 continents

Le prix des 5 continents 2014  à Kamel Daoud pour son roman : "Meursault, contre enquête" aux éditions Barzakh (Alger).


          Le prix des 5 continents a été décerné à l'écrivain, journaliste Algérien Kamel Daoud. 
           Le jury, présidé par l’écrivain, Prix Nobel de littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio (Ile Maurice), a souhaité récompenser « un roman qui interroge nos aveuglements historiques toujours actuels et pose la question de la justice et de la prise en compte de l’altérité une fois apaisée la terreur coloniale ».
         Sorte de contrepoint à L’Étranger d’Albert Camus, Meursault, contre-enquête  évoque la question de l’identité et de la complexité des héritages dans l’Algérie contemporaine.
        La cérémonie de remise du prix aura lieu le 28 novembre prochain à Dakar (Sénégal), dans le cadre du XVe Sommet de la Francophonie.         


Kamel Daoud est né à Monstaganem (Algérie) le 17 juin 1970. 

Il est journaliste au Quotidien d'Oran. Il est réputé pour son franc-parler et la clarté de ses analyses. Il a publié en Algérie des recueils de nouvelles et de chroniques.







Rappel: le prix des 5 continents 2013 avait été attribué au Mauricien Amal Sewtohul pour son roman "Made in Mauritius".

9 octobre 2014

le Centre Francophonie a vu et aimé deux spectacles francophones à Avignon (juillet 2014)

           Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé Césaire.

    Une performance exceptionnelle de l'acteur béninois Joël Lokossou, pendant 1h20, au Centre Européen de poésie d'Avignon.
        Le cahier d'un retour au pays natal, écrit par le co-créateur de la négritude avec Senghor et Damas, est un texte fondamental. Il revendique l'égale dignité de tous les hommes et de toutes cultures et surtout il s'élève contre toute aliénation. 
Joël Lokossou
     
   André Breton, sur la route de l'exil aux USA, avait découvert par hasard, dans une librairie de Fort-de-France, ce texte qui l'avait ébloui.
Belle mise en scène de Renaud Lescuyer de la Compagnie Persona.
     Un grand moment de théâtre et de poésie.
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                    Le poète comme boxeur

Azeddine Nenamara et Larbi Bestam
Le 2ème spectacle est tout aussi époustouflant.
 Il s'agit d'un montage autour du livre de Kateb Yacine, un des grands auteurs algériens contemporains, "le poète comme boxeur".
 Un beau moment de théâtre magnifiquement joué par l'acteur Azeddine Nenamara, secondé par le talentueux musicien chanteur Larbi Bestam.
 Et que dire de la superbe mise en scène de Kheireddine Lardjam.. On sort de ce moment, à la Manufacture d'Avignon, ému et révolté. 
Kheireddine LARDJAM, metteur en scène
      Un autre grand moment de théâtre francophone. Mais Kheireddine nous a habitués à de beaux montages comme Bleu blanc vert  de Maïssa Bey,- une autre grande écrivain algérienne-, joué à Valence, ou en 2013 toujours à Avignon, la pièce End/dignés. Un spectacle d'une forte intensité.
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La route des clameurs


Titre : La route des clameurs
Auteur : Ousmane Diarra (Mali)
Editeur : Gallimard
Genre : roman

           Les djihadistes commandés par Mabu Maba dit Fiéffé Ranson Kattar Ibn Ahmad Almorbidonne  (plus le nom est long et ronflant et plus ça sent les siècles de la conquète musulmane) s’empare du pays.
           Mabu Maba est en fait un enfant du pays, le plus nul des élèves de sa classe selon l’un de ses camarades. A la tête de djihadistes drogués et formatés à l’Islam du VIIème siècle, il devient le calife incontesté et incontestable du pays.
            Le récit est transmis par un enfant qui voit successivement sa famille (sa mère, ses sœurs et son grand frère) attirés vers la mosquée où sévit un jeune iman borné « à la barbichette de bouc nain ». La menace récurrente du châtiment divin et surtout l’argent qui coule à flot font plier les gens en commençant par sa famille, sauf son père, un artiste libre et fier.
            Tout  va s’acharner pour faire plier ce père, alors que d’autres auraient été massacrés au su de tout le monde. Autodafé de ses œuvres (sculptures et peintures), internement doré au sein du palais du calife car le frère, Zabani Zabata, commandant almorbidone très craint,  n’est autre que le bras droit du calife.
            Ce jeune enfant ne pourra pas longtemps resté solidaire de ce père récalcitrant et un mauvais exemple pour le régime. Il sera formé. On lui apprendra le maniement des armes, il ingurgitera le coran sans en comprendre le sens puisque écrite dans une autre langue. Il fera ses preuves sur le terrain et quelles preuves ! Et par protection ou peur de son frère, on en fera un gradé almorbidone.
            Ce récit dur, impitoyable qui révèle la férocité et la bêtise d’un système oppressif est raconté à la façon d’un enfant ingénu, genre béotien, une sorte de candide moderne.
             Le style est familier, le regard est souvent naïf, comme pour mieux montrer la stupidité et la cruauté gratuite d’individus étroits et accrochés à des fables d’une autre époque.
             Bon roman surtout par le message qu’il véhicule.
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Biographie d’Ousmane Diarra
             Ousmane Diarra est né en 1960 à Bassala, un village de la brousse malienne.  Passionné de lectures, il entrera à l’Ecole normale supérieure de Bamako où il obtiendra une maîtrise de Lettres modernes.
Un temps professeur de français, il occupe en ce moment un poste de bibliothécaire au Centre Culturel Français de Bamako.
   Nouvelliste, poète et romancier, Ousmane Diarra est aussi auteur de livres pour la jeunesse et conteur.
    Il a participé à de nombreuses rencontres en France et à l’étranger (Suisse). Deux romans remarqués avant la route des clameurs, Vieux lézard (Prix Amadou Kourouma, Prix RFO, Prix Prince Pierre de Monaco) (2006)  et Pagnes de femme, (2008), tiré d’une vieille chanson bambara du 19ème siècle.
  Enfin, Ousmane Diarra a crée l’émission « Nous les enfants » à la télévision nationale.
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 Citations
             « Les gamins imans ne se contentaient pas de nous gaver de peurs et d’ignorance, comme ils étaient plus riches que la Banque Mondiale, ils achetaient tout le monde en distribuant beaucoup de fric…Ils amenaient « les gamins paumés » dans leurs mosquées pour les gaver de contes de fées venus d’ailleurs, d’outre-désert et d’outre-tombe. Parce qu’ils parlaient toujours de la mort et de l’après-mort, jamais de la vie, ni de la beauté des fleurs…» (p 57-58)

      « Et puis soudain, ils étaient là, les Morbidonnes, ils nous invitaient à sortir. Nous étions libérés de nos gouvernements impies, libérés mais scellés par la charia stricte, la seule loi divine, applicable à toute l’humanité égarée par la faute des mécréants et des juifs et des Nazaréens… Et sans attendre, le calife envoya ses Morbidonnes massacrer les infidèles et autres mécréants….Sans pitié, ils réduisirent en miettes, mausolées, monuments, bars, hotels et restaurants, brisèrent sans états d’âme, dancings, conservatoires et studios photo ». (p.64)
             « En moins de deux ans d’occupation de Maabala et des environs, le calife avait réussi le tour de force de bâtir une mosquée deux fois plus grande et plus fastueuse que toutes celles que j’avais vues depuis que j’étais venu au monde. Elle lui servait en même temps de salle d’audience ».  (p 143)

              « Il fallait effectivement être fou pour affirmer le contraire de ce que le calife avait dit. » (p 156)
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15 juin 2014

On dirait toi

Titre :      On dirait toi
Auteur :  Sonia Baechler (Suisse romande)
Editeur : Bernard Campiche
Genre :   Roman

                     Imaginons une vallée entourée de montagnes, couverte de vignobles et de pâturages. Une vallée resserrée sur elle-même, et sur les hommes et les femmes qui y demeurent depuis des générations.
                    Une vallée où traditions et religion font bon ménage, où chaque famille  s’agrippe bec et ongles au moindre m2, où l’héritage est considéré comme un trésor inaliénable, où la société conservatrice s’abrite derrière les principes, où jalousement, on cache les travers de la vie (suicide, enfant adultérin, etc…). Cette vallée pourrait ressembler au Valais suisse.
                   Sonia Baechler fait revivre avec talent le passé de son arrière grand-mère, Marie-Adèle. Une arrière grand-mère qui lui ressemble. Et la construction de ce récit qui mélange passé et présent fonctionne comme par magie,
                  Contrairement aux habitudes et aux traditions, Marie-Adèle ne suit pas du tout le destin que sa mère, avant de mourir, lui a assigné : Devenir religieuse contemplative, enfermée dans un couvent pour racheter, par la prière, les pêchés familiaux et rouvrir ainsi à sa famille, les portes du paradis. Elle ne sera pas nonne, quoique…
                Elle se mariera, quittera le domicile et les terres familiales, sera tentée par l’Argentine et la fuite au loin, épousera un homme qui la laissera veuve avec 3 enfants et des dettes.
            Avec le soutien moral de Maria, une Italienne émigrée, libre et décomplexée, elle fera face. Tiendra un café, remboursera les dettes et élèvera ses enfants.
             Mais au crépuscule de la vie, l’ombre d’un cloître l’attirera et, enfin en paix, elle pourra s’entretenir avec les esprits de la montagne et tutoyer le chenegauda.
                Voici aux éditions Bernard Campiche, un roman abouti, au style magnifique, avec des passages aux accents poétiques.
                 Il ya du Mauriac et du Bobin dans ce beau roman de Sonia Baechler,  jeune auteure de la Suisse Romande.
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Citation 
            « Aux branches de mon arbre généalogique se balancent des curés défroqués, des bonnes sœurs, des sages-femmes, des juges, des violonistes, des travestis, des consacrés, des alcooliques, des vieux fous, des suicidés, des immolés, des paumés. A la lumière des lanternes, … j’accroche de part et d’autres des épis qui craquent et roulent en étincelles. »

Biographie


Sonia Baechler est née en Valais. Elle travaille à Orbe et anime des ateliers d’écriture. On dirait toi est son deuxième livre. Le 1er était Minute d’éternité.


14 juin 2014

Présentation du roman syrien: "Silence et Tumulte"

Titre: Silence et Tumulte

Auteur : Nihad Sirees

Editeur : Robert Laffond

Genre : Roman (Syrie). (Traduction d’Ola Mehanna et Khaled Osman).

Comment peut-on être soi-même quand on vit dans un pays où le LEADER, le chef suprême est omniprésent : dans les haut parleurs des rues et les programmes de la télévision ? Comment peut-on vivre quand chacun est obligé de participer aux manifestations de soutien au Leader, obligé d’écouter les retransmissions de ces manifestations ou ses discours ? Et postes hurlants, afin que la police vérifie que l’ordre est bien respecté.

Qu’est reposant, au contraire, le chant des oiseaux, le gazouillis d’un ruisseau ou le silence d’une cellule. D’où le titre: Silence et Tumulte.

En fait, ce roman raconte l’histoire d’un écrivain célèbre de ce triste pays, qui dérange par ses critiques ou son silence méprisant, le régime, donc la police politique.


Plutôt que de le faire taire ou disparaître, pratique courante de ces régimes dictatoriaux, les autorités vont s’employer à l’amadouer, par l’intimidation qui ne donne aucun résultat puis la flatterie, pour qu’il mette sa notoriété et ses compétences au service du Leader. Tous les procédés sont bons. Le responsable de la sécurité présidentielle ira même jusqu’à vouloir épouser la propre mère et veuve de l’écrivain. L’important, c’est qu’il répète ce que dit ou veut dire le régime.

Heureusement, il y a l’amante qui rassure et réconforte. Mais aura-t-il la force de résister ? Sa propre mère, sa sœur l’incitent à accepter. Il y aura la gloire pour lui et pour elles !


Ce roman montre aussi que pour tenir dans ces régimes d’oppression individuelle, il reste le sexe, l’humour et la dérision, seuls espaces de liberté.

Il semble que le Leader du roman soit en fait Bachar El Assad, lui-même…

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Citations :  « J’en ai justement entendu un qui appelait les manifestants à louer Dieu de les avoir fait naître sous le règne du Leader » (p.20).
« Car la pensée est une véritable calamité, voire un crime de haute trahison envers le Leader » (p.25).



Nihad Sirees est un écrivain né à Alep, en Syrie, en 1950.  Architecte de formation, il est surtout connu comme romancier et scénariste de séries télévisuelles. Ce kafka arabe, doté d’humour comme on le définit en France, est volontairement ignoré des autorités de son pays. Silence et tumulte a été publié au Liban. Nihad Sirees vit actuellement en Egypte.


Les traducteurs sont Olala Mehanna et Khaled Osman (Egypte), que l'on voit ici, à leur stand, lors de la Foire du livre du Breuil les 13 et 14 octobre 2012.
Khaled Osman , traducteur

12 mai 2014

Quintet roman de Frédéric Ohlen

     Titre :     Quintet
     Auteur :  Frédéric OHLEN (Nouvelle Calédonie)
     Editeur : Gallimard
     Genre :   Roman

                  1er roman de l’écrivain poète et professeur de lettres, Frédéric Ohlen, de Nouméa (Nouvelle Calédonie).
                 Cette île du Pacifique est au centre de ces récits où s’entremêlent histoires personnelles et la grande Histoire, celle de l’île mais aussi celles de l’Allemagne et de la traite des Canaques.
                 Quintet, titre significatif puisque 5 voix, 5 petites musiques, 5 destins, se croisent.
                 Maria, l’élément féminin, infirmière, c’est le côté maternelle qui donne au récit un sens humaniste. Kadamé pour les Canaques. Jeune fille, elle est sauvée et recueillie après un incendie, en Allemagne, par Heinrich, le laïc, qui croit en l’instruction et ouvrira, contre vents et marées, une école laïque malgré l’opposition des Pères Blancs locaux.
                Monsieur Gustin, l’instituteur, venu de Namur, qui acceptera l’aventure et délaissera celle qui l’a recueilli, sa seconde mère.
                Le capitaine de Rieu, devenu juge et qui, de conscience, s’opposera à la pression sociale  et politique, empêchant de condamner un innocent en la personne de Fidély.
                Fidély, jeune Canaque, le fil conducteur du roman. A travers lui, on aborde l’histoire de la Nouvelle Calédonie, celle de cette partie du monde bien éloignée de l’Europe où des malfrats sans scrupule se moquent des lois et des individus surtout de couleur.
                 Ce roman foisonnant nous initie aux coutumes Canaques et à leur univers religieux. Il nous dévoile la force des clans et l’importance de la terre pour le peuple Canaque et l’existence des rafles négrières dont a été victime, Fidély, jeune, traites que l’histoire, cantonne à l’Afrique.   
                On découvre également la pensée dominante mi-19ème siècle, la toute puissance du préfet et l’avant projet de l’implantation d’un bagne pour se débarrasser d’individus indésirables et gênants de la métropole.
                 Quintet est un roman très documenté, à l’écriture souvent poétique, comportant des passages lyriques. Malgré quelques longueurs, c’est un bon roman pour qui veut connaître, de l’intérieur, la Nouvelle Calédonie.
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Biographie de Frédéric Ohlen

                     Frédéric Ohlen est né à Nouméa, en 1959. Il est issu d’émigrants allemands, à la fin du 19ème siècle, il y a 6 générations. Ses ancêtres établiront une école laïque et une loge maçonnique.
                    Frédéric Ohlen grandit dans la dernière ferme de Nouméa. Grâce à cette proximité avec le cheval, il deviendra un bon cavalier et sera champion territorial de saut d’obstacles par équipe, de 1977 à 1979.
                    Outre le cheval, il est attiré, tôt, par l’écriture et signe son 1er livre à 10 ans.
                      Etudes de Droit, sciences politiques à Paris. Choisissant d’effectuer son service volontaire comme Volontaire à l’aide technique, sur un poste d’enseignant, il est affecté dans une petite cité au centre de la Grande Terre, Bourail. C’est sans doute lors de cette expérience, qu’il trouve sa voix. Il sera enseignant.
                     Après l’obtention du CAPET Lettres-Histoire, il est nommé au lycée professionnel de la Vallée-du-Tir, quartier populaire de Nouméa, où il exerce toujours.
                     Mais c’est un homme d’action et de passion. Il anime un cycle « production d’écrits » à l’université de la Nouvelle-Calédonie. Il lance le concours de science-fiction, TranspaSci et celui du Prix Orphée de poésie. Il crée en 1998, les éditions de L’Herbier de Feu, fonde l’association des éditeurs et diffuseurs de la Nouvelle-Calédonie et devient membre de l’Association des écrivains de la grande Ile.
                    Car Frédéric Ohlen est aussi et avant tout écrivain. D’abord un poète qu’il est et qui recueillera les prix. Il produira également des recueils de nouvelles et une pièce de théâtre et son 1er roman « Quintet » sortira chez Gallimard, début 2014.
                  Comme ses parents qui l’ont emmené aux 4 coins du monde, Frédéric Ohlen est un homme ouvert aux vents du monde, il aime faire partager la beauté de son île et comme le dit Elyette Bogliono,  Frédéric Ohlen « porte haut et loin le souffle de la Nouvelle-Calédonie ».
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Citation 
                          « Les Blancs ont leurs propres mots pour appeler le monde. Eux, le voient autrement. Dans leur langue, tout est taillé trop petit. Et le monde a du mal à entrer dedans. Il ne veut pas. Il se cache. Fait la sourde oreille. Ça laisse un trou, son départ. Après, l'homme blanc se venge. Sur lui, et sur tout le reste. [...] Ce que je vous propose? Naviguer ! Dépasser les dernières écluses. Ne plus entendre dans vos cales le choc monotone des pelles, ne plus sentir ce poids qui s'accumule au fil des jours et vous anesthésie.»  

  

16 avril 2014

Je suis Tzigane et je le reste

  Titre : Je suis Tzigane et je le reste
  Auteur : Anina (avec Frédéric Veille)
  Editeur : City poche
  Genre :  Roman autobiographique

            Autobiographie émouvante d’Anina, une jeune Rom. Née en Roumanie, Anina raconte, sans fard, la misère et l’exclusion de sa communauté dans ce pays, maintenant membre de l’union Européenne. La pauvreté et le manque de tout, le rejet quotidien de la part des Roumains, la recherche permanente de travail rémunérateur pour survivre et nourrir la famille et, dans toutes circonstances, la solidarité des Roms.
            Cette jeune Rom nous dévoile la chance qui a été la sienne d’avoir eu des grands-parents instruits et désireux d’apprendre.
            Toutefois, la vie est trop dure et sans perspective d’avenir, en Roumanie, pour le peuple Rom. Ses parents, surtout son père, décident de tenter leur chance en essayant de passer en France. Le roman décrit les conditions inhumaines du trajet, le retour contraint en Roumanie, à Timisoara, un nouveau départ avec d’autres passeurs sans scrupules. Et l’arrivée dans un camp de Roms, à Rome ; en fait dans une immense décharge aux odeurs épouvantables et permanentes. Solidarité encore.
             Après quelques mois et un début d’apprentissage de l’italien pour les filles, le père achète une voiture et embarque toute la famille pour la France, pays rêvé. Malgré une violence gratuite et odieuse de douaniers Italiens, la voiture, à bout de souffle, atteint Lyon où un oncle est déjà sur place. Séjour à Lyon, puis Valence, puis Mâcon pour se fixer définitivement à Bourg en Bresse.
              Le bonheur tant espéré n’est pas encore là. Nouvelles difficultés pour vivre. La mère et les filles doivent mendier dans la rue. Mais un jour la main tendue dans la rue d’une enseignante va changer le cours du destin de cette famille. On note la présence de gens bienveillants et l’aide utile des services sociaux. Car sans papiers comment s’intégrer et surtout trouver du travail ?
               Ce qui frappe dans ce roman autobiographique, c’est  la volonté de cette jeune fille à vouloir réussir, son aptitude à étudier, son sens de l’effort et sa solidarité sans faille envers ses parents et sa famille.
              Les cartes de séjour sont enfin attribuées et c’est la délivrance. La scolarité est possible, les parents peuvent travailler.
              Anina veut devenir magistrate, sans doute offusquée par l’attitude abjecte d’un chauffard Roumain, un notable ! Qui l’a renversée et qui a demandé le remboursement du radiateur de son véhicule !!!
              Après le BAC avec mention bien, elle passe la licence de droit et, cerise sur le gâteau, est admise à la Sorbonne pour préparer un master ! 
               Mais obtiendra-t-elle la nationalité française pour pouvoir intégrer l’Ecole Nationale de Magistrature de Bordeaux ? Son voeu le plus cher. C’est ce qu’on lui souhaite de tout cœur.
              Un bel exemple de courage, de travail acharné, de volonté mais  ce roman montre aussi, hélas, les à-priori, le rejet et l’exclusion des Roms dans la société française. Un témoignage de grande sincérité.
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   Citation

   « Cette dureté de la vie qui a forgé leur caractère au fer rouge, qui leur donne ce courage, ce goût de l’effort, cette soif de réussir et de se dépasser » (p.216).  
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21 janvier 2014

3èmes Rencontres de la Diversité: débats et soirées

           3èmes Rencontres de la Diversité

                                (29 et 30 novembre 2013)

Deux débats  d’importance et deux soirées à thèmes où il y eut de vrais moments de fraternité.


Le vendredi 29 novembre

                         à 15h 
 Débat :         « Être fille »
                 avec Halima Hamdame, écrivain,conteuse (Maroc)
 Sonia Chamkhi, écrivain, scénariste (Tunisie), Annick Bohec, peintre (Sens), et Nathalie Bonnot, déléguée départementale aux Droits des Femmes et des témoignages divers.      
                        Débat animé par Marie-Françoise Bernigaut. 


Le soir à partir de 19h30 :: Musiques et chants du monde:
                     Le groupe « Pagaille » (Musique du Morvan), 
                     chansons napolitaines (Emilio Armillès), 
                     la chorale »Bella italiana, 
                     Fado et musiciens portugais,  
                     démonstration d’instruments des 5 continents,
                    chanteuse franco-malgache.
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Le samedi 30 novembre
                            à 15h  
Débat :   « La diversité réussie, ça existe »
                                    Animé par Claude Thomas

   Témoignages divers et interventions de Sonia Chamkhi (Tunisie) et Brigitte Tsobgny (Cameroun).

Le soir à partir de 19h30 : Musiques et Danses du monde :

                                           Flamenco avec  Viva Flamenca, 

Danse orientale,                                     
 Danses du Morvan (groupe Pagaille)…    





            

Et chaque soir: Saveurs d’ici et d’ailleurs, buffets  au choix préparés par des associations locales.


20 janvier 2014

Hommage à Jean Metellus

            Hommage à Jean Metellus

              L’écrivain haïtien, Jean Metellus, originaire de Jacmel,, nous a quittés, à 76 ans, le 4 janvier dernier.  Médecin de profession, il vivait à côté de Paris.
             Jean est venu plusieurs fois au Breuil (71670) en Bourgogne, invité par le Centre Francophonie de Bourgogne. La dernière fois, ce fut à l’occasion d’un stage académique « Education au développement et francophonie » du rectorat de Dijon. Et les 24 stagiaires, tous enseignants en exercice, ont pu l’interroger et dialoguer avec lui.
            On se souviendra de sa haute stature, de sa gentillesse, de sa grande culture mais aussi de sa souffrance non dissimulée pour Haïti, son pays d’origine, en souffrance.
            Son œuvre est vaste : romans, poésie, essais, théâtre.
Haïti perd un grand écrivain et la francophonie un auteur de qualité. Au revoir Jean.
                                        Claude Thomas      
              Président du Centre Francophonie de Bourgogne


Calcutta un livre de Shumona Sinha

   Titre : Calcutta
  Auteur : Shumona Sinha (Bengale-Inde)
  Editeur : Les éditions de l’Olivier
  Genre : roman

  A travers l’histoire de sa famille, Shumona Sinha nous fait découvrir l’histoire de sa région indienne d’origine, le Bengale.
              Dans un style original et poétique, Shumona Sinha nous raconte une lutte sans merci pour la liberté : les exactions inimaginables d’Indira Gandhi qui éliminait ses adversaires politiques, la vie souterraine et souvent faite de ruptures des révolutionnaires marxistes du Bengale, la menace policière occulte, les croyances et pratiques religieuses.
             Ce qui frappe aussi dans ce roman, c’est, sans aucun doute, l’omniprésence de deux personnages proches de l’auteure : son père et sa grand-mère paternelle.
              Le père de Shumona Sinha, universitaire, est un des responsables de la résistance. Il se marie sur le tard à une épouse mélancolique, enseignante aussi, mais sujette aux sautes cyclothymiques. La grand’mère, à la forte personnalité, a tissé avec son fils un lien anormalement très fort et réciproque.
             Le récit commence par une sorte d’autobiographie exprimés sous plusieurs points de vue (je et elle). C’est un retour aux sources propice aux souvenirs. Elle retrouve sa ville, les maisons de son enfance et chaque objet est un petit caillou du passé (la couette rouge, l’hibiscus géant, la malle, le braséro). Ces souvenirs ressuscités de la poussière sont pleins d’émotion.
             L’auteur ne se contente pas seulement de nous retracer l’histoire de sa famille, elle fait aussi ressortir du passé les histoires ou légendes de l’Inde mythique, comme, par exemple, le récit de vie d’Ashanti, une favorite, mi prostituée mi femme fatale, mais aimante et attachée à son amant, un riche personnage aux mœurs dissolus.
            Comme cette légende est racontée à sa petite fille par une grand’mère vieillissante et diminuée, en fin de vie, on peut considérer son récit comme un regret. Le regret de n’avoir pas vécu comme Ashanti. D’être passée à côté de grandes folies, de partir bientôt sans avoir réalisé tous ses rêves.
Au-delà de ce récit, Shumona Sinha nous confesse son attirance et sa passion des mots qui, pour elle, recréent un autre univers.
            C’est un roman riche, dense qui dévoile une Inde mal connue et un écrivain de talent.
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Citations
 « Le pouvoir des mots est sans limites, sans faille, il s’impose aux choses, aux faits, à nos idées et à nos sentiments. Mais parfois les mots sont là pour mieux faire entendre le silence, l’encercler comme la petite margelle d’un puits. Dans cet espace limité, le silence devient infini, insondable.» (p.13)

« Les ruptures amoureuses sont parfois comme une fracture, nette, définitive, parfois comme une déchirure, dans le fatras des doutes et des hésitations, entre attente et désespoir.» (p.45)


«  Ashanti était devenue la favorite du seigneur parmi toutes les courtisanes. Elle avait envie de prononcer, murmurer, chuchoter mille mots interdits. Mais elle n’en prononçait aucun, parce que leur lien ne s’y prêtait pas. Elle aussi aimait ce jeu, les tourments de l’âme, elle aimait enlever une à une les épines de son cœur, caresser les plaies. Le bonheur ne l’intéressait pas…c’était de souffrir ensemble, d’alterner le rôle de bourreau et de victime.» (p.170-171)
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Shumona Sinha est née en 1973 à Calcutta, au Bengale, une région de l’Inde.
Elle a obtenu en 1990 le prix du meilleur jeune poète du Bengale. Elle vient s’installer à Paris à 28 ans, en 2001, où elle vit toujours.
Elle a préparé et obtenu un DEA et un master en Lettres Modernes à la Sorbonne.
Outre plusieurs anthologies poétiques françaises et bengalies préparées en collaboration avec le poète français Lionel Ray, son ex-mari, elle a publié 3 romans :
Fenêtre sur l’abîme (édition de la Différence)
Assommons les pauvres (édition de l’Olivier) couronné par le Prix Valérie Larbaud (2012) et le prix populiste.
Et maintenant Calcutta (édition de l’Olivier) que nous présentons.
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8 janvier 2014

Interview d' Halima Hamdane, écrivain/conteuse (Maroc)

                                   A l'occasion des
             3èmes Rencontres de la Diversité
organisées par Le Centre Francophonie de Bourgogne (Le Breuil-France), les 28, 29 et 30 novembre 2013, voici l'interview d'Halima Hamdane, réalisé par le Journal de Saône et Loire. 


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