6 avril 2020

La disparue de l'île Monsin



La disparue de l’île Monsin (Robert Laffont)

                      D’Armel Job (Belgique)




           Armel Job, le romancier et académicien belge, nous livre ici son énième roman.
           Comme pour les précédents romans, Armel Job, philosophe de formation, nous plonge, avec « la disparue de l’île Monsin », au cœur de l’être humain, avec ses fêlures, ses doutes, ses certitudes, ses peurs ou fuites en avant.
           Et comme les précédents romans, l’action n’est pas hors sol, mais bien ancrée dans le paysage historique et géographique d’une Belgique bien réelle; plus précisément dans et aux abords de Liège.


Le récit
          Helga Krauss, dont le mari, Jean, l’a quittée, vient déclarer à la police liègeoise, la disparition de sa fille Eva, 32 ans.
           L’enquête est diligentée et un policier débutant, inexpérimenté, Lipsky, bien trop sûr de lui, prend les choses en main et se met au travail.
           Il s’avère que la dernière personne à avoir vu Eva, est un certain Jordan Nowak, un loueur et accordeur de piano. Un brave homme mais quelque peu effacé, voire timoré. Sa femme, par contre, violoniste confirmée, qui donne aussi des cours privés de cette instrument, est plus en vue socialement.
         Comme Eva est introuvable et que Jordan Nowak semble avoir passé la nuit avec elle, pour le policier, il est fort probable que, pris de remords, Nowak l’aurait trucidée et aurait jeté le corps dans la Meuse, toute proche.
       Jordan est donc arrêté et enfermé, mais nie toute culpabilité. Or il ne suffit pas d’inculper, il faut des preuves. Et la recherche de la vérité s’avère compliquée.
       La jeune Eva a bien passé la nuit à l’hôtel, dans la même chambre que Jordan ; il affirme l’avoir bien déposée, à la gare, le lendemain, pour se rendre, dit-il, dans la petite ville d’Eupen où habite sa mère mais ensuite, plus de trace.
         L’inspecteur Bérieux, le chef de Lipsky, conseille à son jeune subordonné, la prudence. En écoutant les uns et les autres, d’abord Helga Krauss, la mère d’Eva, puis le voisin Wolf, jadis émoustillé par Eva, jeune gymnaste, des informations se font jour.
        Le passé, pour chacun de nous, n’est pas sans importance et nous marque plus ou moins fortement pour la vie.  C’est le cas d’Eva. La noyade d’une camarade lors d’un camp, celle, un peu plus tard, de deux autres gamines, puis enfin le décès d’un jeune pompier venu à leur recherche, semblent avoir traumatisé la jeune fille. Emotion gratuite devant ces drames ou relent de culpabilité ?
        Avant de dévoiler le drame final, Armel Job ne peut s’empêcher de sonder la nature profonde de l’âme humaine. Sommes-nous tout noir ou tout blanc ou blanc et noir à la fois ? Parfois responsables et d’autre fois irresponsables ?
         Enfin, le dialogue entre le curé Wallenborn et Lipsky, le policier, montre que l’homme, à la recherche de spiritualité, avec ou sans Dieu, ne peut éviter le doute, y compris pour un ecclésiastique.

          Bon roman, mi policier, mi-thriller, aussi prenant que les précédents. A noter qu’à nouveau, l’élément féminin en est le personnage central.
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