12 juin 2015

La maison d'en face de Francine Allard (Québec)

          Titre : La maison d’en face
          Auteur : Francine Allard
          Editeur : La Semaine (Québec)
           Genre : Roman

           Voici donc, Estelle, la veuve d’un médecin, qui observe de plusieurs endroits de sa maison, souvent à la jumelle, ses voisins. Sorte d’écornifleuse, un peu trop curieuse.
           Il y a ce voisin bourru, à l’accent prononcé, Stanislas Morin, dit Stan-la-matraque, qui n’a pas l’air d’aimer les animaux et que tout le monde redoute.
           Mais il y a aussi et surtout la maison d’en face, d’où le titre, dont les occupants ne restent pas longtemps et qui, sans crier gare, déménagent promptement sans laisser d’adresse. Curieux, ce remue-ménage, surtout pour une curieuse !
          Estelle avec son amie Marguerite, veuve aussi, voudraient bien savoir ce qu’a cette demeure à ne jamais garder ses habitants. Jusqu’au jour où une voiture de police vient stationner quelque temps à côté de la dite maison et qu’un policier frappe à la maison d’Estelle pour l’interroger. Bizarre tout cela surtout que Stan-la-matraque a disparu et que sa maison s’est volatilisée. Comme disent Estelle et Marguerite interloquées,  accourues pour constater le tas de gravats à la place de la maison : « ça parle au diable ! »
         Auparavant, une vieille Squaw, une Abénaquise, Marie-Agathe Saindon, mais Mollyockett Sandy selon sa nation,  était entrée en amitié avec Estelle. Or, l’Amérindienne s’avéra être la tante de Tellis Sandy, une des derniers  occupants de la maison d’en face, nièce prétendument artiste qui partira aussi très vite non sans laisser entendre à Estelle qui veut savoir le pourquoi du comment, qu’elle veuille bien s’occuper de ses oignons…
          Mais quel choc quand Stan-la-matraque apparaîtra dans… la cave d’Estelle !!!
          Entre espionnage et contre-espionnage, entre agent double et le calme du rang Sept, le petit lotissement, Francine Allard, l’auteure Québécoise dont la compétence et la notoriété ne sont plus à faire, sait recréer dans ce roman, grâce à son observation minutieuse, une atmosphère à la fois bonne enfant et mystérieuse, sans oublier l’humour souvent sous-jacent.
           Francine Allard, femme de médecin, ne manque pas de rappeler la fragilité du corps humain et le côté aléatoire de la vie. Elle sait pour l’avoir vécu à travers un proche, sa propre mère, que la mort est inévitable mais qu’auparavant, en fin de vie, aux soins palliatifs, « le visage se flétrit, le corps se dégrade et la laideur survient ». A quoi bon parler, alors, de vie éternelle, de résurrection, de bonheur dans l’au-delà ?
          Nécessité de réconfort, besoin de foi ou sornettes ?
                  Par ailleurs, Francine Allard ne manque jamais, à travers ses œuvres, de faire un clin d’œil aux artistes de son pays, (ici Riopelle, Lemieux et Borduas) et de montrer une société québécoise dans sa diversité.
          La marque d’une écrivaine à l’écoute, bien ancrée dans sa société.
  Style agréable.

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Francine Allard, l'écrivaine Québécoise bien connue du Centre Francophonie de Bourgogne

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